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Infarctus

Crise cardiaque : « la réadaptation est essentielle mais peu suivie par les femmes »

Par Mathilde Debry

Déterminante pour se remettre, la réadaptation en centre est malheureusement encore très peu effectuée par les Françaises victimes d’un infarctus.

Lordn / istock.
Les centres de réadaptation permettent aux personnes victimes d'un accident cardiaque de mieux récupérer et de limiter le risque de récidive.
Malgré cette offre, "la réadaptation cardiaque est peu suivie par les femmes françaises" déplorent trois spécialistes.
"Pour l’expliquer, il y a tout d’abord le nombre de places disponibles dans les centres, la moindre prescription à la sortie de l’hôpital… Mais également le fait que les femmes priorisent souvent leurs obligations familiales et professionnelles au détriment de leur santé", ajoutent-ils. 

Lors d’une conférence de presse de la Fédération française de cardiologie (FFC), la cardiologue Anne-Laure Laprerie, le cardiologue Gérard Helft et la co-présidente de la Commission "Cœur de Femmes" Loan Vo Duy ont insisté sur l’importance de la réadaptation après un infarctus, une démarche qui passe souvent à la trappe chez les femmes victimes de ce type d’accident cardiaque.

Réadaptation après une crise cardiaque : "les femmes priorisent leurs obligations familiales"

"La réadaptation cardiaque est peu suivie par les femmes", déplorent les trois spécialistes. "Pour l’expliquer, il y a tout d’abord le nombre de places disponibles dans les centres, la moindre prescription à la sortie de l’hôpital… Mais également le fait que les femmes priorisent souvent leurs obligations familiales et professionnelles au détriment de leur santé", ajoutent-ils. 

"Elles désirent avant tout reprendre leurs activités quotidiennes, alors qu’une période de réadaptation en centre encadrée par une équipe pluridisciplinaire permet de bénéficier de tous les conseils pratiques pour retrouver une vie la plus normale possible. Cela minimise aussi le risque de rechute", insistent-ils.

Réadaptation après une crise cardiaque : "j’en suis ressortie regonflée à bloc"

"Après ma crise cardiaque et mon hospitalisation, je suis rentrée chez moi. J’étais contente mais comme je suis une personne qui vit seule, j’avais la pétoche. Je me demandais tous les soirs en me couchant : est-ce que je vais me réveiller le lendemain matin ?", raconte Jacqueline, récemment victime d’un infarctus. 

"15 jours après, je suis partie en réadaptation sur les conseils de mon cardiologue qui a téléphoné pour moi. J’ai fait deux mois dans un centre, pendant lesquels j’ai réappris à avoir confiance en moi. Je me suis aussi rendu compte là-bas que je pouvais encore faire plein de choses dans la vie", témoigne-t-elle.
 
"Pendant cette séquence, on peut faire du sport, bénéficier de conseils diététiques et même voir une/un psychologue si besoin. On vous explique également à quoi servent vos médicaments et pourquoi il faut les prendre", se souvient-elle.

"Le premier mois de réadaptation a été un peu compliqué pour moi, mais le deuxième a vraiment été très, très bénéfique. J’en suis ressortie regonflée à bloc", se félicite Jacqueline.

Réadaptation après une crise cardiaque : "il existe 263 clubs Coeur et Santé sur notre territoire"

Une fois le séjour en centre de réadaptation effectué, il est conseillé de se mettre à fréquenter les Clubs Coeur et Santé de la Fédération Française de Cardiologie. "Il existe sur l’ensemble du territoire 263 structures de ce type", soulignent Anne-Laure Laprerie, Gérard Helft et Loan Vo Duy. "Elles offrent la possibilité de pratiquer des activités physiques diverses, adaptées au rythme de chaque personne et encadrées par des professionnels de la santé et de l’Activité Physique Adaptée (APA). Ces espaces permettent de retrouver la forme, la sérénité et si besoin une vie sociale", indiquent-ils.

En France, les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de décès chez les femmes de tout âge.