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Douleur

Ajustements pour l'évaluation de la douleur chez les personnes âgées

L'évaluation de la douleur chez les personnes âgées présente des défis particuliers en raison de divers facteurs liés à l'âge, aux comorbidités et aux capacités cognitives. 

Ajustements pour l'évaluation de la douleur chez les personnes âgées Dmitry Berkut / iStock




L'ESSENTIEL
  • Les personnes âgées peuvent avoir des difficultés à verbaliser leur douleur en raison de troubles du langage, d'une barrière linguistique ou d'une gêne à exprimer leur souffrance.
  • Dès lors, observer les expressions faciales, le langage corporel, les changements d'humeur et les troubles du sommeil permet d'identifier des signes indicateurs de douleur.
  • Il faut également impliquer activement la personne âgée dans le processus d'évaluation et de traitement de la douleur, en tenant compte de ses préférences et de ses priorités en matière de soins.

Pour remédier à ces défis, plusieurs ajustements doivent être pris en compte lors de l'évaluation de la douleur chez cette population.

1. Comprendre les particularités de la communication de la douleur chez les personnes âgées

  • Difficultés d'expression : Les personnes âgées peuvent avoir des difficultés à verbaliser leur douleur en raison de troubles du langage, d'une barrière linguistique ou d'une gêne à exprimer leur souffrance.
  • Minimisation de la douleur : La peur d'être un fardeau pour les proches ou la stoïcité acquise au fil des ans peuvent amener les personnes âgées à minimiser ou à nier leur douleur.

2. Adapter les outils d'évaluation de la douleur

  • Privilégier les outils multidimensionnels : Utiliser des outils qui évaluent la douleur sur plusieurs dimensions, comme l'intensité, la localisation, l'impact fonctionnel et émotionnel, et les aspects sensoriels et cognitifs.
  • Opter pour des échelles d'auto-évaluation simples et visuelles : Utiliser des échelles numériques ou des échelles faciales avec des illustrations claires pour faciliter la compréhension et la communication.
  • Incorporer des outils d'observation comportementale : Observer les expressions faciales, le langage corporel, les changements d'humeur et les troubles du sommeil pour identifier des signes indicateurs de douleur.

3. Recueillir des informations auprès des aidants et du personnel soignant

  • Impliquer les aidants familiaux et le personnel soignant : Obtenir leurs observations sur le comportement et les expressions de douleur de la personne âgée dans différents contextes.
  • Considérer les changements d'habitudes et de routines : Noter les modifications d'appétit, d'activité physique, d'humeur et de sommeil pour identifier des signaux potentiels de douleur.

4. Adapter l'approche d'évaluation en fonction des capacités cognitives

  • Simplifier les questions et les instructions : Utiliser un langage clair, concis et adapté au niveau de compréhension de la personne âgée.
  • Fractionner l'évaluation en plusieurs étapes : Diviser l'évaluation en courtes sessions pour éviter la fatigue et maintenir l'attention.
  • Impliquer un accompagnateur familier : Demander la présence d'un membre de la famille ou d'un proche de confiance pour faciliter la communication et le soutien émotionnel.

5. Tenir compte des comorbidités et des polypharmacies

  • Évaluer l'impact des maladies chroniques : Prendre en compte les pathologies existantes qui peuvent contribuer à la douleur et influencer sa perception.
  • Identifier les interactions médicamenteuses : Examiner les médicaments prescrits et en vente libre pour identifier ceux qui pourraient masquer ou aggraver la douleur.
  • Considérer les effets secondaires des traitements : Évaluer l'impact potentiel des traitements sur la perception et la tolérance à la douleur.

6. Favoriser un environnement d'évaluation bienveillant et sécurisant 

  • Choisir un lieu calme et privé : Éviter les environnements bruyants ou distrayants qui pourraient perturber la concentration.
  • Adopter une attitude empathique et respectueuse : Écouter attentivement les préoccupations de la personne âgée et la rassurer sur la confidentialité des informations recueillies.
  • Expliquer clairement les objectifs de l'évaluation : Informer la personne âgée du but de l'évaluation et de la manière dont les informations recueillies seront utilisées pour améliorer sa prise en charge.

7. Adapter le suivi et la réévaluation de la douleur 

  • Mettre en place un suivi régulier : Évaluer la douleur à intervalles réguliers, en particulier après des changements de traitement ou d'état de santé.
  • Ajuster les outils et les approches d'évaluation en fonction des besoins : Adapter les méthodes d'évaluation en fonction de l'évolution de l'état de la personne âgée et de ses capacités cognitives.
  • Communiquer efficacement avec l'équipe soignante : Partager les résultats de l'évaluation de la douleur avec les autres professionnels de santé impliqués dans la prise en charge de la personne âgée.

8. Promouvoir une approche centrée sur la personne 

  • Privilégier les préférences et les priorités de la personne âgée : Impliquer activement la personne âgée dans le processus d'évaluation et de traitement de la douleur, en tenant compte de ses préférences et de ses priorités en matière de soins.
  • Favoriser l'autogestion de la douleur : Encourager la personne âgée à développer des stratégies d'autogestion de la douleur, telles que des techniques de relaxation, des exercices physiques adaptés et des modifications du mode de vie.
  • Collaborer avec l'équipe pluridisciplinaire : Impliquer l'ensemble des professionnels de santé, des aidants familiaux et des proches dans une approche collaborative et coordonnée pour une prise en charge optimale de la douleur.

9. Sensibiliser et former les professionnels de la santé

  • Développer des programmes de formation continue : Offrir aux professionnels de la santé des formations spécifiques sur l'évaluation et la gestion de la douleur chez les personnes âgées.
  • Mettre à jour les guides et les recommandations : Diffuser des guides et des recommandations cliniques basées sur les dernières preuves scientifiques pour guider les professionnels de la santé dans l'évaluation et le traitement de la douleur chez les personnes âgées.
  • Promouvoir la recherche et l'innovation : Encourager la recherche sur de nouvelles approches et de nouveaux outils pour améliorer l'évaluation et la prise en charge de la douleur chez les personnes âgées.

L'évaluation de la douleur chez les personnes âgées est un élément crucial d'une prise en charge de qualité. En reconnaissant les défis spécifiques liés à l'âge et en adoptant des approches individualisées et adaptées, les professionnels de la santé peuvent améliorer la qualité de vie des personnes âgées en soulageant efficacement leur douleur et en favorisant leur bien-être général.

Références
• Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG): https://www.sfetd-douleur.org/commission-douleur-en-geriatrie/
• Haute Autorité de Santé (HAS): https://has-sante.fr/jcms/p_3218057/fr/parcours-de-sante-d-une-personne-presentant-une-douleur-chronique

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