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L’ANSM détaille son plan destiné à combattre les pénuries de médicaments

Par Mathilde Debry

L'ANSM a notamment acté l'approvisionnement exclusif des pharmacies par les grossistes-répartiteurs pour certains médicaments pédiatriques. 

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4.925 signalements de ruptures de stocks et de risques de pénurie ont été faits en 2023, soit une hausse de 30,9 % en comparaison à 2022 et de 128 % par rapport à 2021.
Tous les médicaments sont touchés par ces pénuries, même si les traitements cardiovasculaires, les anti-infectieux et les anticancéreux sont plus particulièrement manquants.
Afin de lutter contre ce phénomène cet hiver, l'ANSM a mis au point un nouveau plan d'action.

Dans un communiqué de presse, l’ANSM a annoncé son plan hivernal pour lutter contre les pénuries de médicaments dont la France souffre depuis plusieurs années.

Pénurie de médicaments : quelles sont les mesures prises par l'ANSM ?

"Nous avons réuni le 11 juillet dernier l’ensemble de nos parties prenantes pour partager le retour d’expérience du plan hivernal 2023-2024 et identifier ensemble des axes d’amélioration afin d’en renforcer l’efficacité lors de la prochaine saison", indiquent les experts en santé publique. "Ces actions visent à optimiser notre capacité collective à piloter la couverture des besoins en médicaments majeurs de l’hiver pour les patients", ajoutent-ils.

Ils ont ainsi acté l’approvisionnement exclusif des pharmacies par les grossistes-répartiteurs pour des médicaments pédiatriques à base d’amoxicilline et d’amoxicilline / acide clavulanique.

"Cette mesure permet d’assurer une répartition équitable des médicaments concernés sur le territoire français", explique l’ANSM. "Cette mesure transitoire est d’ores et déjà en place et sera réévaluée à l’automne. Elle s’inscrit pleinement dans les objectifs de la charte d’engagement des acteurs de la chaîne du médicament. En raison des spécificités du circuit d’approvisionnement, les départements et régions d’outre-mer ne sont pas concernés par cette mesure", précise-t-elle.

"La mobilisation de tous les acteurs de la chaîne du médicament est primordiale pour permettre une disponibilité équitable des médicaments sur le territoire national et éviter les disparités en cas de tensions d’approvisionnement", souligne l’agence de santé. "Il est notamment essentiel que les laboratoires parviennent à renforcer leurs capacités de production et d’approvisionnement", ajoute-t-elle.

Pénurie de médicaments : un phénomène en augmentation

4.925 signalements de ruptures de stocks et de risques de pénurie ont été faits en 2023, soit une hausse de 30,9 % en comparaison à 2022 et de 128 % par rapport à 2021.

Tous les médicaments sont touchés par ces pénuries, même si les traitements cardiovasculaires, les anti-infectieux et les anticancéreux sont plus particulièrement manquants.

"Selon une étude que nous avons commandée, les pharmaciens passent à présent en moyenne douze heures par semaine à s'occuper des pénuries, entre les recherches de boîtes, les appels aux laboratoires, aux grossistes, aux confrères… Un tiers-temps de gâcher", expliquait il y a peu dans le Point Pierre Olivier Variot, pharmacien à Plombières-lès-Dijon (Côte-d'Or) et président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo).