La méthylation de l’ADN correspond à un type de modification chimique, connue sous le nom de modification épigénétique, qui intervient pour réguler l’expression des gènes dans les cellules. On sait aujourd’hui que l’augmentation des niveaux de méthylation de l'ADN est associée au vieillissement de l’organisme.
Or, d’après une nouvelle étude publiée dans la revue BMC Medicine, adopter un régime végétalien permettrait, en comparaison d’un régime omnivore, de réduire les estimations biologiques de l’âge basées sur ces niveaux de méthylation de l’ADN. En d’autres termes, l’alimentation vegan, qui exclut tout produit d’origine animale, aurait pour effet de "rajeunir" l’organisme.
Etudier la méthylation de l’ADN pour déduire l'âge biologique
Pour parvenir à ces résultats, l’équipe de chercheurs a recruté 21 paires de jumeaux identiques adultes, âgés en moyenne de 40 ans, pour mener un essai randomisé et contrôlé. Pendant huit semaines, la moitié de chaque paire de jumeaux a consommé une alimentation omnivore (dont viande, œufs et produits laitiers au quotidien), tandis que l’autre moitié mangeait végétalien. Durant les quatre premières semaines, les participants ont mangé des repas qui avaient été préparés pour eux, et durant les quatre suivantes, des repas qu'ils avaient eux-mêmes concoctés (après avoir reçu des cours de nutrition).
Les chercheurs ont ensuite étudié les effets des différents régimes en analysant les échantillons de sang des volontaires prélevés à la quatrième semaine et à la huitième semaine. Ils ont utilisé les niveaux de méthylation de l'ADN pour déduire l'âge biologique des participants et de leurs systèmes d'organes.
Une réduction de l’âge des organes chez les végétaliens
Résultat, ils ont constaté "des diminutions des estimations de l'âge biologique chez les participants qui ont suivi un régime végétalien, mais pas chez ceux qui avaient un régime omnivore", peut-on lire dans un communiqué. De même, les végétaliens montraient des réductions de l'âge de leur cœur, de leurs hormones, de leur foie et de leurs systèmes inflammatoires et métaboliques, contrairement aux omnivores. Enfin, ils ont perdu en moyenne deux kilogrammes de plus, "en raison des différences dans la teneur en calories des repas fournis".
Les scientifiques n’excluent d’ailleurs pas que ces variations de perte de poids pourraient contribuer aux différences dans l’âge épigénétique entre les deux groupes. "D'autres recherches sont nécessaires pour étudier la relation entre la composition alimentaire, le poids et le vieillissement, en plus des effets à long terme des régimes végétaliens", concluent-ils.