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Covid-19 : des séquelles cognitives et psychiques persistent des années après

Les malades de la Covid-19 ayant été hospitalisés continuent d’avoir des troubles cognitifs et psychiatriques deux ou trois ans après l’infection, selon une nouvelle étude.

Covid-19 : des séquelles cognitives et psychiques persistent des années après Mary Long/istock




L'ESSENTIEL
  • Une nouvelle étude confirme que de nombreux patients covid hospitalisés ont encore des problèmes cognitifs et psychiatriques deux à trois ans après l'infection.
  • Environ 1 personne sur 5 souffre de dépression. Une fatigue inexpliquée ou des problèmes de mémoire sont relevés par 25 % des participants.
  • Plus de 25 % des personnes hospitalisées pour Covid-19 ont changé de métier dans les 2 à 3 ans après l'infection en raison de leur mauvaise santé.

Dépression, anxiété, problème de mémoire… les malades touchés par la Covid-19 peuvent porter des séquelles de cette maladie, voire apparaître de nouveaux symptômes, plusieurs années après leur infection.

Voici les conclusions d’une étude dirigée par les universités d'Oxford et de Leicester, et publiée dans Lancet Psychiatry le 31 juillet 2024.

Fonction cognitive : 10 points de QI en moins après la Covid-19

Afin d’évaluer le fardeau de la Covid-19 plusieurs années après une infection, les scientifiques britanniques ont suivi 475 personnes hospitalisées après avoir contracté l’infection lors de la première vague de la pandémie. Les volontaires ont été invités à réaliser une série de tests cognitifs via leur ordinateur au fil du temps. Ils devaient également rapporter leurs symptômes de dépression, d’anxiété, de fatigue ainsi que leur perception de leur capacité de mémoire. Il leur a aussi été demandé s'ils avaient changé de métier après la maladie et pourquoi.

Résultats des différents examens et questionnaires : deux à trois ans après la Covid-19, les participants affichaient en moyenne des scores nettement inférieurs aux tests cognitifs (attention et mémoire) par rapport à ce qui était prévu. Le repli moyen équivalait à 10 points de QI.

De plus, une proportion importante d’entre eux a signalé des symptômes graves de dépression (environ 1 personne sur 5), d’anxiété (1 personne sur 8), de fatigue (25 %) et de problèmes de mémoire subjective (25 %). Par ailleurs, ils avaient tendance à s'aggraver avec le temps.

Si ces troubles à long terme étaient déjà présents six mois après l’infection au coronavirus pour un grand nombre de patients, certains volontaires souffrant de dépression, d'anxiété ou de problèmes de la mémoire 2 à 3 ans après leur infection ne les avaient pas au début de la maladie.

"De nouveaux symptômes sont souvent apparus chez les personnes qui présentaient déjà d’autres symptômes six mois après l’infection. Cela suggère que les premiers symptômes peuvent être prédictifs de problèmes ultérieurs plus graves, soulignant l’importance d’une prise en charge rapide", expliquent les auteurs dans un communiqué.

Covid long : 1 malade sur 4 a changé de métier après l’infection

L’étude montre que l’infection a pu affecter la vie professionnelle des malades de la Covid-19. Plus de 25 % des patients interrogés ont indiqué avoir changé de métier les années suivant leur hospitalisation. Une “mauvaise santé” était la principale raison évoquée de leur reconversion. De plus, les tests ont montré que le changement de profession était fortement associé aux déficits cognitifs et non à la dépression ou à l'anxiété. "Cela suggère que de nombreuses personnes qui ont changé de métier dans les mois et les années qui ont suivi la Covid-19 l’ont fait parce qu’elles ne pouvaient plus répondre aux exigences cognitives de leur travail plutôt que par manque d’énergie, d’intérêt ou de confiance", estiment les chercheurs.

Autre constat de l’équipe : le degré de guérison six mois après une infection au SARS-CoV-2 est un prédicteur efficace des résultats psychiatriques et cognitifs à long terme. Ainsi repérer et traiter les symptômes précocement pourraient aider à prévenir les séquelles à long terme et le développement d'un covid long.

"Ces résultats nous aident à comprendre le fardeau des symptômes cérébraux que ressentent les personnes des années après une hospitalisation pour COVID-19, qui sont les plus à risque, et leur impact sur leur capacité à travailler. Ceci est important pour les décideurs politiques et les cliniciens, et pour aider à cibler les interventions préventives", conclut le Dr Maxime Taquet, de l’université d'Oxford, qui a dirigé l'étude.

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