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Pneumologie

Tuberculose : un nouveau radiotraceur pour détecter cette maladie avec précision

Des chercheurs britanniques et américains ont développé une méthode plus précise de dépistage de la tuberculose par tomographie par émission de positons.

Tuberculose : un nouveau radiotraceur pour détecter cette maladie avec précision BeritK/iStock




L'ESSENTIEL
  • Un nouveau radiotraceur spécifique pour la tuberculose, appelé FDT, a été mis au point par des scientifiques britanniques et américains pour évaluer en temps réel si la mycobactérie reste viable chez les patients qui reçoivent un traitement.
  • Ce dernier est absorbé par les bactéries tuberculeuses vivantes présentes dans l'organisme et utilise un hydrate de carbone qui n'est traité que par la bactérie de la tuberculose.
  • "L'un des principaux avantages de cette nouvelle approche est qu'elle n'exige d'un hôpital qu'un contrôle standard des radiations et des scanners TEP, qui sont de plus en plus répandus dans le monde."

La tuberculose, qui est causée par une mycobactérie Mycobacterium tuberculosis, reste une pathologie très répandue dans le monde, pour laquelle les traitements sont longs et le suivi de l'activité de la maladie difficile. En effet, il existe actuellement deux méthodes pour diagnostiquer cette affection qui atteint le plus souvent les poumons : "la culture bactérienne des expectorations" ou l'examen par tomographie par émission de positons (TEP) pour détecter les signes d'inflammation dans les poumons, à l'aide du radiotraceur courant "FDG". Pour rappel, les radiotraceurs sont des composés radioactifs qui émettent des rayonnements pouvant être détectés par des scanners et transformés en une image 3D.

Problème : le test de crachat, qui permet d’identifier la mycobactérie, peut se révéler négatif bien avant que la tuberculose n'ait été entièrement traitée dans les poumons, ce qui pourrait amener les patients à mettre fin à leur traitement trop tôt. Quant à la recherche d'une inflammation, elle peut être utile pour évaluer l'étendue de la pathologie, mais elle n'est pas spécifique à la tuberculose, car l'inflammation peut être causée par d'autres affections. L'inflammation peut également persister dans les poumons après l'élimination de la bactérie de la tuberculose, ce qui conduit à poursuivre le traitement plus longtemps que nécessaire.

Un nouveau radiotraceur qui "n'exige d'un hôpital qu'un contrôle standard des radiations et des scanners TEP"

C’est pourquoi, dans le cadre d’une étude publiée dans la revue Nature Communications, des chercheurs du Rosalind Franklin Institute, des universités d'Oxford et de Pittsburgh et des National Institutes of Health aux États-Unis ont mis au point un nouveau radiotraceur spécifique pour la tuberculose, qui est absorbé par les bactéries tuberculeuses vivantes présentes dans l'organisme et utilise un hydrate de carbone qui n'est traité que par la bactérie de la tuberculose.

"Le radiotraceur courant FDG et les enzymes que nous avons développées pour le transformer en FDT peuvent être envoyés par la poste. (…) L'un des principaux avantages de cette nouvelle approche est qu'elle n'exige d'un hôpital qu'un contrôle standard des radiations et des scanners TEP, qui sont de plus en plus répandus dans le monde. La nouvelle molécule est créée à partir du FDG par un processus relativement simple faisant appel à des enzymes développées par l'équipe de recherche. Cela signifie qu'elle peut être produite sans expertise ou laboratoire spécialisé et qu'elle constituerait donc une option viable dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, dont les systèmes de soins de santé sont moins développés et qui enregistrent actuellement plus de 80 % des cas de tuberculose et des décès dus à cette maladie", ont expliqué les scientifiques dans un communiqué.

De futurs essais cliniques sur des êtres humains

Selon les auteurs, ce nouveau radiotraceur, appelé FDT, permet pour la première fois d'utiliser la tomographie par émission de positons pour déterminer avec précision où et quand la maladie est encore active dans les poumons d'un patient. D’après des essais précliniques approfondis, il ne provoque aucun effet indésirable et va être testé auprès d’êtres humains.

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