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Antibioresistance

Un nouveau médicament pourrait être efficace contre les bactéries mangeuse de chair

Des scientifiques ont développé un médicament qui pourrait aider à lutter contre les infections résistantes aux antibiotiques ou encore les bactéries mangeuses de chair.

Un nouveau médicament pourrait être efficace contre les bactéries mangeuse de chair Artur Plawgo/istock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs ont développé un nouveau composé qui élimine les infections bactériennes chez la souris, y compris celles qui peuvent entraîner des maladies "mangeuses de chair".
  • Le nouveau médicament a été nommé GmPcides (pour Gram-positive-icide).
  • Selon les chercheurs, il serait capable de s'attaquer aux membranes des bactéries Gram-positives comme les entérocoques, les staphylocoques ou encore les streptocoques.

L'antibiorésistance est un problème de santé publique grandissant. Selon l’INSERM, 800.000 personnes par an sont touchées par des bactéries résistantes pouvant entraîner des conséquences importantes, voire fatales. Mais, des chercheurs de la Washington University School of Medicine pourraient avoir trouvé une solution. Ils ont développé un médicament qui élimine efficacement les infections bactériennes chez la souris, y compris celles causées par les bactéries "mangeuses de chair".

Leur découverte a été présentée dans la revue Science Advances, le 2 août 2024.

Un nouveau composé efficace contre les bactéries Gram-positives dangereuses

Le composé, baptisé GmPcides (pour gram-positive-icide), cible les bactéries Gram positives connues pour provoquer des infections à staphylocoques résistants aux antibiotiques, des syndromes de choc toxique ou encore des “maladies mangeuses de chair”. L’équipe américaine qui avait déjà démontré que leur substance pouvait éliminer les souches problématiques lors d'expériences sur des boîtes de Pétri, a décidé de la tester sur des infections nécrosantes des tissus mous.

Pour cette recherche, des souris ont été infectées avec un agent pathogène appelé Streptococcus pyogenes. Ce dernier est responsable de 500.000 décès chaque année dans le monde. Certains animaux étaient traités avec le GmPcides et d’autres non.

Les rongeurs soignés avec le nouveau composé ont eu de meilleurs résultats que les autres. Ils ont perdu moins de poids, les ulcères caractéristiques de l’infection étaient plus petits et ils ont combattu la maladie plus rapidement. Ainsi, le médicament semble réduire la virulence de la bactérie et accélérer la guérison post-infection des zones endommagées de la peau.

"Toutes les bactéries Gram-positives que nous avons testées étaient sensibles à ce composé. Cela inclut les entérocoques, les staphylocoques, les streptocoques, le Clostridium difficile (C. difficile), qui sont les principaux types de bactéries pathogènes", ajoute Michael Caparon, co-auteur principal de l'étude dans un communiqué. "Les composés ont une activité à large spectre contre de nombreuses bactéries."

La substance attaque la membrane des bactéries résistantes

Les chercheurs n’ont pas exactement identifié les mécanismes qui permettent aux GmPcides d’être aussi efficaces face aux infections résistantes aux médicaments. Toutefois, un examen par microscope a révélé que le traitement semble affecter les membranes cellulaires bactériennes, qui constituent l'enveloppe externe des microbes.

"L'une des tâches d'une membrane est de retenir les matériaux de l'extérieur", explique le Pr Caparon. "Nous savons que dans les cinq à dix minutes suivant le traitement avec GmPcides, les membranes commencent à devenir perméables et permettent à des éléments qui devraient normalement être exclus de pénétrer dans la bactérie. Ce qui suggère que ces membranes ont été endommagées."

Selon les experts, ce phénomène perturbe les fonctions propres de la bactérie. Cela rendrait l'agent pathogène moins efficace dans son attaque de la réponse immunitaire du malade.

Autre atout des GmPcides : les tests effectués indiquent que la substance paraît moins susceptible de conduire à des souches résistantes aux médicaments.

Si ces résultats sont prometteurs, les chercheurs reconnaissent qu’il y a encore un long chemin à parcourir avant que leur composé n'intègre l’arsenal des pharmacies.

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