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Dengue, Zika et paludisme

Moustiques : des bactéries modifiées pourraient aider à les repousser

Des chercheurs ont modifié des bactéries pour qu'elles puissent rendre la peau moins attirantes aux moustiques.

Moustiques : des bactéries modifiées pourraient aider à les repousser panom/istock




L'ESSENTIEL
  • Les moustiques sont attirés par des substances émises par les bactéries présentes sur la peau.
  • Pour contrer cela, des chercheurs ont eu l'idée de modifier les bactéries de la peau pour qu'elles aient moins de "parfum".
  • Leurs tests ont montré que les souches modifiées rendaient la peau moins attirante pour les moustiques.

Face aux moustiques qui gâchent vos soirées et vos nuits d’été, vous avez des produits naturels pas toujours très performants ou des répulsifs chimiques efficaces... mais assez polluants. Des chercheurs ont imaginé une nouvelle solution pour lutter contre ces insectes agaçants et vecteurs de maladies comme la dengue, le paludisme ou encore la fièvre du Nil occidental : des bactéries génétiquement modifiées rendant la peau moins "attrayante".

Bactérie modifiée : l’attraction des moustiques réduite de 64 %

Lorsque les moustiques femelles cherchent du sang pour se nourrir, elles se fient principalement aux "parfums" libérés par les bactéries présentes sur la peau de leurs cibles. Face à cela, le professeur Omar Akbari de l'Université de Californie-San Diego a eu l’idée de modifier des bactéries de la peau humaine, appelée Staphylococcus epidermidis et Corynebacterium amycolatum, afin qu’elles produisent moins d’acide lactique, substance qui attire les moustiques.

Le scientifique et son équipe ont dans un premier temps testé les microbes seuls. Ils ont constaté que la bactérie S. epidermidis modifiée attirait environ la moitié moins de moustiques Aedes aegypti et Anopheles gambiae et environ 22 % moins de Culex quinquefasciatus que les versions "sauvages" des microbes.

Des tests ont ensuite été menés avec des souris. Certains rongeurs avaient les bactéries conçues par les chercheurs appliquées sur leur peau tandis que d’autres avaient les versions standards. Si les moustiques étaient attirés par les animaux avec les souches normales, ils ont montré un intérêt vraiment moindre pour ceux avec les modifiées.

"La peinture avec S. epidermidis conçue (par l’équipe) a réduit l'attraction des moustiques jusqu'à 64,4 %, par rapport au type sauvage, à partir de trois jours après l'application du microbe. L'effet a duré 11 jours. Les essais avec C. amycolatum conçue ont donné des résultats similaires", expliquent les auteurs dans un communiqué. Ils ajoutent que lorsque les insectes se posent sur la peau, ils ont aussi moins tendance à piquer l’hôte.

Moustique : la voie pour une nouvelle classe de produits répulsifs

Dans son article paru dans la revue PNAS Nexus le 30 juillet 2024, l’équipe note que la période d’efficacité de 11 jours est "considérablement plus longue que la protection de 4 à 8 heures fournie par le répulsif synthétique standard or N,N-diéthyl-méta-toluamide (DEET)".

"Ensemble, nos résultats démontrent que l'ingénierie du microbiome cutané pour réduire les substances volatiles attrayantes représente une stratégie innovante et inexploitée pour réduire l'attraction des vecteurs, prévenir les piqûres et la transmission des agents pathogènes. Ces résultats ont ouvert la voie à de nouvelles classes de produits répulsifs à base de microbiome de longue durée", concluent les chercheurs.

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