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Épidémie

Variole du singe : l’OMS convoque un comité d’urgence face à la propagation du virus

Par Geneviève Andrianaly

En raison de flambée de cas de Mpox dans plusieurs pays africains, le comité d’urgence de l’OMS sur la maladie se réunira "dès que possible" afin de déterminer s'il faut décréter le plus haut degré d'alerte.

Irina Starikova/iStock
Face à la flambée de l’épidémie de variole du singe en République démocratique du Congo et les pays africains voisins, le directeur général de l’OMS a convoqué un comité d’urgence.
Cette réunion, qui aura lieu "dès que possible", permettra d’évaluer s'il faut décréter le plus haut degré d'alerte.
Cette qualification est la plus haute alerte que l’autorité sanitaire peut déclencher et c'est le patron de l’organisation qui peut la lancer sur les conseils du comité.

Le 4 août, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait annoncé qu’elle envisageait de convoquer un comité d'experts pour évaluer s'il fallait qualifier d'urgence internationale l'épidémie de « variole du singe », maintenant appelée Mpox (pour Monkeypox). Ce 7 août, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’autorité sanitaire, a déclaré qu’il était passé à l’action. "Compte tenu de la propagation du Mpox en dehors de la République démocratique du Congo et de la possibilité d'une nouvelle propagation internationale à l'intérieur et en dehors de l'Afrique, j'ai décidé de convoquer un comité d'urgence", a-t-il écrit sur le réseau social X. Cette qualification est la plus haute alerte que l’OMS peut déclencher. L’ancien ministre éthiopien a ajouté que "le comité se réunira dès que possible et sera composé d'experts indépendants issus d'un éventail de disciplines pertinentes du monde entier".

En 1970, le virus Mpox a été détecté pour la première fois en RDC

Pour rappel, le virus Mpox se manifeste une éruption cutanée ou des lésions, accompagnées de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de maux de dos, d'une baisse d'énergie et d'un gonflement des ganglions lymphatiques. Ce dernier a été découvert pour la première fois chez l'Homme en 1970 en République démocratique du Congo, qui portait le nom de Zaïre à l’époque, avec la propagation du sous-type Clade I. Depuis, il s’est principalement limité à certains pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale. Historiquement, la plupart des malades ont été contaminés par des animaux infectés. Aujourd’hui, la transmission chez les êtres humains du virus se fait aussi par contact avec les lésions cutanées ou les fluides biologiques, soit de façon indirecte via des matériaux contaminés (comme la literie ou les surfaces). Elle pourrait peut-être se faire aussi par le biais de gouttelettes respiratoires d’une personne infectée.

Variole du singe : plus de 14.000 cas et 511 décès au Congo

En septembre 2023, une nouvelle souche de Clade I, appelée "Clade Ib", qui est plus mortelle, a été détectée en République démocratique du Congo. "Au cours du mois dernier, environ 50 cas confirmés et plus de cas suspects (liés au clade Ib) ont été signalés dans quatre pays voisins de la RDC qui n'avaient pas signalé auparavant : le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda. Le clade 2 a été signalé au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Libéria, au Nigéria et en Afrique du Sud", a indiqué Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le 21 juillet, le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo, Patrick Muyaya, avait signalé que le nombre cumulé de cas suspects de variole du singe s'élevait à 11.166, dont 450 décès, soit un taux de létalité de 4 %. D’après un rapport du ministère de la Santé du pays, la province occidentale de l'Équateur était la plus touchée. Dans un communiqué, le directeur de l’OMS a récemment donné de nouveaux chiffres : plus de 14.000 cas et 511 décès sur le territoire.

"J’ai déclenché le processus d’inscription sur la liste d’utilisation d’urgence des deux vaccins" contre le Mpox

L’OMS a expliqué qu’elle a élaboré un plan de réponse régional de 15 millions de dollars pour soutenir les activités de surveillance, de préparation et de réponse. "Cela s’ajoute au déblocage d’un million de dollars d’un fonds d’urgence pour soutenir l’intensification de la réponse, et d’autres suivront."

Actuellement, deux vaccins contre le Mpox ont été approuvés par les autorités réglementaires nationales répertoriées par l’OMS et recommandés par son groupe d'experts sur la vaccination, Strategic Advisory Group of Experts on Immunization (SAGE). "J’ai déclenché le processus d’inscription sur la liste d’utilisation d’urgence des deux vaccins, ce qui accélérera l’accès au vaccin, en particulier pour les pays à faible revenu, qui n’ont pas encore délivré leur propre approbation réglementaire nationale", a conclu Tedros Adhanom Ghebreyesus.