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Santé des femmes

Le SOPK est lié à un risque accru de troubles de l'alimentation

Par Sophie Raffin

Selon une nouvelle étude, les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ont un risque accru de développer une boulimie ou une hyperphagie boulimique.

Doucefleur/istock
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche entre 8 % et 13 % des femmes en âge de procréer.
Selon une nouvelle étude, les femmes qui souffrent de SOPK, courent un risque plus élevé de développer une boulimie ou une hyperphagie boulimique.
Ainsi pour les chercheurs, il est essentiel de dépister les troubles de l'alimentation chez les patientes atteintes du SOPK.

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche environ 8 à 13 % des femmes en âge de procréer. En plus d’être la première cause d’infertilité féminine, cette maladie liée à un dérèglement hormonal augmente les risques de troubles métaboliques, d’obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires ou encore de cancer de l’endomètre. Et cela ne serait pas les seules complications possibles.

Une étude parue dans la revue The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, le 8 août 2024 révèle que la pathologie hormonale est aussi liée un risque plus élevé de développer une boulimie, une hyperphagie boulimique (de crises de boulimie sans comportements compensatoires) ainsi que des troubles de l’alimentation.

SOPK : un lien avec la boulimie et l'hyperphagie

Pour mieux comprendre l’impact du syndrome des ovaires polykystiques sur la santé des femmes, les scientifiques ont examiné les résultats de 20 recherches transversales menées dans neuf pays sur ce sujet. Cela représentait près de 29.000 patientes atteintes de SOPK et plus 258.000 participantes n’étant pas touchées par le trouble.

Les analyses des données ont révélé un risque accru de troubles alimentaires, notamment la boulimie et l'hyperphagie boulimique, chez les personnes souffrant de SOPK. Dr Laura Cooney de l'Université du Wisconsin à Madison, première auteure de l'étude, explique : "de nombreuses femmes atteintes du SOPK subissent une stigmatisation liée au poids, ce qui peut nuire à la santé mentale en général et contribuer à des troubles de l'alimentation."

De plus, les volontaires ayant un SOPK présentaient des scores de troubles alimentaires plus élevés que les participantes ne souffrant pas de la maladie. Et cela, que les patientes affichent un poids normal ou un surpoids. L'association entre la pathologie hormonale et les troubles alimentaires ne dépend donc pas de l'IMC, selon la Dr Cooney.

Troubles alimentaires : attention lors de la prise en charge du SOPK

Par ailleurs, la méta-analyse n’a pas trouvé de lien entre le SOPK et l’anorexie. Toutefois, les auteurs rappellent que les travaux sur l'anorexie et la maladie hormonale sont plus limités. Ainsi, pour eux, "il devrait toujours y avoir une forte suspicion de troubles de l'alimentation chez une personne évaluée pour le SOPK".

"Nos résultats soulignent l'importance de dépister les troubles de l'alimentation chez les femmes atteintes du SOPK avant que les cliniciens ne partagent des conseils sur leur mode de vie", ajoute Dr Cooney dans un communiqué. "Les modifications du mode de vie que nous recommandons souvent aux femmes atteintes du SOPK, notamment l'activité physique, une alimentation saine et des modifications du comportement, pourraient entraver le processus de guérison des troubles de l'alimentation. Les professionnels de santé doivent être vigilants quant au dépistage des troubles de l’alimentation dans cette population."