- Des chercheurs ont mis en évidence qu'un simple test sanguin reflétant la santé du cerveau pouvait prédire quelles personnes sont les plus à risque d’avoir un accident vasculaire cérébral.
- Ils ont analysé le neurofilament, une protéine libérée par le cerveau en cas de manque d’oxygène notamment, dans des échantillons de sang de plus de 3.000 personnes atteintes de fibrillation auriculaire, une cause fréquente d’AVC.
- Il est apparu que les patients ayant dans leur sang les niveaux les plus élevés de neurofilament avaient davantage de risque de subir un AVC. Dans le détail, le quartile des personnes avec les niveaux les plus hauts de ce biomarqueur couraient trois fois plus de risque que le quartile avec les niveaux les plus bas.
"Les tests sanguins sont utilisés quotidiennement dans les soins de santé pour évaluer le fonctionnement de nos organes comme le cœur, les reins et le foie, mais il n'existe pas de test sanguin établi pour évaluer l'état du cerveau en relation avec les maladies cardiovasculaires."
La découverte d’une équipe de chercheurs de l’Université d’Uppsala, en Suède, pourrait cependant changer la donne : ils ont mis en évidence qu'un simple test sanguin reflétant la santé du cerveau pouvait prédire quelles personnes sont les plus à risque d’avoir un accident vasculaire cérébral (AVC). Leurs travaux ont été publiés dans la revue Circulation.
Un risque accru d'AVC chez les patients avec des niveaux élevés de neurofilament dans le sang
Ce dépistage pourrait, selon un communiqué, permettre "un traitement plus individualisé des patients atteints de fibrillation auriculaire", un trouble du rythme cardiaque courant qui touche, en France, quelque 200.000 personnes. La fibrillation auriculaire est une cause fréquente d’AVC, puisque l’arythmie augmente le risque de formation de caillots sanguins dans les oreillettes. De nombreux patients qui en souffrent reçoivent donc un traitement anticoagulant en vue de prévenir les AVC, mais étant donné que ce traitement entraîne un risque d'hémorragie, seuls les patients ayant un risque modéré ou élevé d’AVC peuvent en bénéficier. Il est donc crucial de pouvoir les identifier plus efficacement.
Dans cette optique, les chercheurs ont analysé la substance appelée neurofilament, une protéine libérée par le cerveau en cas de manque d’oxygène notamment, dans des échantillons de sang de plus de 3.000 personnes atteintes de fibrillation auriculaire. Après une période de suivi de 18 mois, il est apparu que les patients ayant dans leur sang les niveaux les plus élevés de neurofilament avaient davantage de risque de subir un AVC. Dans le détail, le quartile des personnes avec les niveaux les plus hauts de ce biomarqueur couraient trois fois plus de risque que le quartile avec les niveaux les plus bas.
"Comme le risque d’AVC détermine quel type de traitement est approprié, cela peut aider à augmenter la précision dans le choix du traitement", explique la cardiologue Julia Aulin, qui a dirigé la recherche.
Un test sanguin chez son médecin pour évaluer la santé du cerveau
Lorsque les scientifiques ont combiné le neurofilament avec des échantillons de sang cardiaque ordinaires provenant des mêmes personnes, cela a encore augmenté la capacité à prédire les accidents vasculaires cérébraux. "Étant donné que la fibrillation auriculaire affecte à la fois le cœur et le cerveau, il est logique que la précision s'améliore lorsque les deux sont évalués", soulignent-ils.
"Les résultats sont probablement applicables à d'autres groupes de patients atteints de troubles cardiovasculaires, bien que cela reste à démontrer. Notre espoir est qu'il sera finalement possible d'évaluer la santé du cerveau avec un simple test sanguin chez son médecin généraliste", concluent les auteurs.