En plus de se battre contre un cancer du sein depuis plus de dix ans, Christiane affronte désormais l’Assurance Maladie (CPAM) qui refuse de prendre en charge une partie de son traitement. La patiente qui a confié son histoire au Parisien, porte l’affaire devant les tribunaux.
Cancer du sein : un reste à charge de 2.200 euros par an
La quinquagénaire qui a multiplié les opérations, les traitements et les chimiothérapies depuis le diagnostic de son cancer du sein en 2001, a entamé un nouveau protocole en mars 2023 comprenant un générique. Or, elle a rapidement présenté de graves effets secondaires. "Une insuffisance rénale, beaucoup de fatigue. On ne joue pas comme ça avec la vie des gens" a précisé son mari à RMC.
Son oncologue lui a alors prescrit le médicament d’origine qui n’est remboursé qu’à la hauteur du prix des génériques. Il reste ainsi 180 euros par mois à la charge de la patiente. Si elle a bénéficié d’un remboursement temporaire de deux mois en 2023, elle paie la différence depuis, puisque sa mutuelle a aussi refusé de rembourser le reste à charge.
Cela représente 2.200 euros par an pour le couple. Un coût important qui oblige Christiane à continuer de travailler malgré ses soucis de santé. "C'est une double peine pour nous sur l'aspect financier et l'aspect de respect de la personne", a précisé son mari à RMC. "Je ressens une injustice et un double combat: un combat contre la maladie cancéreuse et un combat contre la CPAM", a poursuivi Christiane.
La CPAM assure suivre les règles économiques
Interrogée sur ce cas, la CPAM se défend en indiquant suivre le règlement. "Depuis la perte de son brevet, de nombreux génériques existent avec des écarts de prix importants. En 2023, le Comité économique des produits de santé a fixé un tarif de remboursement qui s’applique aussi bien aux patients qu’à l’Assurance Maladie. Le laboratoire fabricant du Faslodex n’a pas ajusté son prix en conséquence".
Ne parvenant pas à se faire entendre, Christiane a ainsi décidé de porter l’affaire en justice : "je veux qu’on me rembourse et surtout que mon combat serve à d’autres malades qui n’auraient pas les moyens de se soigner correctement et n’osent rien dire", a-t-elle expliqué au Parisien.