Perdre du poids, de plus en plus difficile avec l’âge ? Ce n’est pas un mythe. Une étude, publiée dans l’édition de janvier du FASEB Journal, suggère que les graisses brunes sont responsables de ce phénomène : elles cesseraient de fonctionner à mesure que le corps vieillit.
La graisse brune est considérée comme « bonne ». C’est grâce à elle que le corps se maintient à la bonne température. Pour cela, il effectue la thermogénèse, c’est-à-dire qu’il brûle les graisses blanches (« mauvaises »). Ce tissu adipeux, abondant chez les bébés et les enfants, diminue jusqu’à atteindre un très faible niveau à l’âge adulte. Pire : après un certain âge, selon l’étude, elle cesse totalement de s’effectuer. Les chercheurs pensent avoir découvert, en observant des souris, un interrupteur métabolique qui active ou non la thermogénèse.
Un gène déficient en cause
Deux groupes de souris ont été déterminés. Dans le premier, le gène récepteur du facteur d’activation plaquettaire (PAFR) a été retiré. Il est en partie responsable du fonctionnement des graisses brunes. Le second groupe était normal. Parmi le groupe au gène altéré, les souris ont développé des obésités plus sévères que leurs congénères non modifiés. Un gène PAFR déficient pourrait donc être à l’origine du dysfonctionnement du tissu adipeux brun, ce qui favorise l’obésité.
Comme les graisses brunes cessent de fonctionner avec l’âge, il est plus facile de prendre des kilos. Mais il est également plus difficile d’en perdre. « On entend souvent dire que les personnes âgées doivent faire deux fois plus d’efforts dans leur régime et leur activité sportive pour obtenir la moitié des résultats des personnes plus jeunes, » analyse Gerald Weissman, rédacteur en chef du FASEB Journal. « Nous avons désormais une meilleure idée du pourquoi : notre graisse brune cesse de fonctionner avec l’âge. Malheureusement, tant qu’un moyen de renverser cela n’est pas développé, il faut nous préparer à manger plus de salades et moins de protéines, tout en faisant plus de kilomètres sur le tapis de course que nos congénères plus jeunes. »
Cette étude a pour objectif de déterminer comme le récepteur du facteur d’activation plaquettaire agit. Une telle découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements de l’obésité et des maladies qui y sont associées.