Chaque année, environ 50.000 nouveaux cas de maladie de Lyme sont diagnostiqués en France. Cette pathologie, également appelée borréliose de Lyme, est transmise lors d’une morsure de tique infectée par une borrelia.
Les travaux d’une équipe du CUNY Graduate Center ouvrent la voie à une amélioration du diagnostic et des traitements de la maladie transmise à l'homme par les tiques. Les biologistes sont parvenus à cartographier l’ADN des bactéries responsables de l’infection.
Leurs résultats ont été détaillés dans mBio, la revue de l'American Society for Microbiology.
Maladie de Lyme : l’ADN de 47 souches de bactéries passé au crible
Les scientifiques ont effectué une analyse de la composition génétique complète de 47 souches de bactéries liées à la maladie de Lyme provenant du monde entier. En comparant leurs génomes, ils sont parvenus à établir leur histoire évolutive sur des millions d'années. Selon les données recueillies, elles seraient apparues avant la fragmentation de l'ancien supercontinent Pangée. Ce qui pourrait expliquer leur distribution mondiale actuelle.
L’équipe a également découvert comment ces bactéries échangent du matériel génétique dans et entre les espèces. "Ce processus, connu sous le nom de recombinaison, permet aux bactéries d'évoluer rapidement et de s'adapter à de nouveaux environnements", précisent les auteurs. Ils sont parvenus à identifier des "points névralgiques" spécifiques dans les génomes bactériens où cet échange génétique se produit le plus fréquemment. Ces derniers impliquent "souvent des gènes qui aident les bactéries à interagir avec leurs vecteurs les tiques et leurs hôtes animaux".
"En comprenant comment ces bactéries évoluent et échangent du matériel génétique, nous sommes mieux équipés pour surveiller leur propagation et répondre à leur capacité à causer des maladies chez l'homme", explique Weigang Qiu, l'auteur correspondant de l'étude.
Maladie de Lyme : une nouvelle voie pour l'amélioration des soins
Cette cartographie du génome des bactéries étudiées est susceptible d’aider à améliorer la prise en charge de la maladie de Lyme. Selon les chercheurs, elle pourrait conduire à des tests de diagnostic et des traitements plus précis et adaptés aux bactéries à l'origine de la pathologie de chaque patient. De plus, ces informations génétiques pourraient aussi aider à mettre au point des vaccins efficaces contre l’infection.
"Alors que la maladie de Lyme élargit son étendue géographique en raison du changement climatique, la recherche fournit des outils et des informations précieux pour lutter contre cette menace croissante pour la santé publique", concluent les auteurs dans leur communiqué.