- En France, aucune contamination par le clade 1 n’a encore été recensée.
- Environ 150.000 personnes en France ont été vaccinées contre le Mpxo lors de l’épidémie de 2022.
- La présidente du Covars et scientifique Brigitte Autran estime que la population vaccinée est "vraisemblablement protégée, encore qu'on ne sache pas quelle est la durabilité d'efficacité de ce nouveau vaccin".
Si un premier cas du nouveau variant de Mpox, baptisé Clabe Ib, a été identifié en Suède le 15 août, il ne semble pas s’être frayé un chemin en France pour le moment. Néanmoins, les autorités françaises se veulent vigilantes face à cette souche plus virulente qui a conduit l'OMS a déclenché son plus haut niveau d’alerte mercredi dernier.
Mpox : "aucune contamination par le clade I n’a encore été recensée"
"En France, aucune contamination par le clade 1 n’a encore été recensée. Depuis l’épidémie de 2022, c’est le virus du clade 2 qui circule à bas bruit, avec un nombre mensuel de cas rapportés variant entre 12 et 26 entre janvier et juin 2024", explique Santé Publique France dans un communiqué faisant le point sur cette maladie anciennement appelée variole du singe.
L’organisme rappelle dans ce message du 16 août que "le risque d’infection par un virus Mpox de clade 1 pour la population européenne est considéré à ce jour comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Comme en Suède, cela n’empêche pas qu’il soit probable que des cas soient déclarés en France, pour lesquels les autorités sanitaires mettront en place les mesures adaptées de gestion".
Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, le ministre démissionnaire délégué à la Santé Frédéric Valletoux se montre prudent aussi face à cette épidémie. "Il y a de fortes chances que des cas sporadiques" du nouveau variant de mpox "apparaissent, et sans doute prochainement" en France, a-t-il reconnu.
Il a aussi précisé qu’il s’agit "d’un type d’épidémie dont le mode de diffusion et de contamination n’a rien à voir avec la Covid-19. Il faut donc rassurer la population de ce point de vue là".
Selon les professionnels de santé, le Clade 1B se transmet à l'occasion de contacts "étroits" avec la personne infectée, notamment lors de rapports sexuels (hétérosexuels et homosexuels) ou via un contact avec les lésions cutanées. Une contamination “indirecte” est aussi possible via des matériaux contaminés (comme la literie ou les surfaces).
Variole du singe : des vaccins à disposition
Des vaccins se sont révélés efficaces contre la souche Clade 2 du Mpox. Environ 150.000 personnes en ont bénéficié ces trois dernières années en France après l’épidémie de 2022. "Aujourd’hui, nous avons des stocks robustes qui permettent une réponse adaptée. Nous en avons plus qu’en 2022 et nous pouvons en commander rapidement si besoin", a assuré le ministre démissionnaire délégué à la Santé à nos confrères.
Toutefois, il a précisé qu’il est "trop pour tôt pour avoir des certitudes sur le niveau d’efficacité des vaccins" sur le nouveau variant Clade 1B. Interrogée par France Inter, Brigitte Autran, professeure émérite en immunologie et présidente du Covars, Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires, estime que la population vaccinée est "vraisemblablement protégée, encore qu'on ne sache pas quelle est la durabilité d'efficacité de ce nouveau vaccin". "A priori, comme pour l'épidémie de 2022, il serait nécessaire de refaire une nouvelle injection de vaccin pour avoir une protection complète", a-t-elle ajouté.
En parallèle, les autorités ont prévu de sensibiliser sur le nouveau variant mpox "toutes les personnes qui ont voyagé dans les zones touchées, au départ et à l’arrivée de chaque vol" ainsi que les "publics les plus exposés à ce risque par le biais d’associations et de réseaux adaptés".
Par ailleurs, le dispositif téléphonique "Monkeypox info service", mis en place en 2022, est toujours actif. Ouvert tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel), il permet d’informer sur les symptômes, les traitements, les mesures de prévention et la vaccination, et d’orienter vers les dispositifs de prise en charge.