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Gynécologie

Ménopause : les symptômes sévères peuvent nuire à la santé du cerveau

Par Geneviève Andrianaly

Fatigue, insomnies, bouffées de chaleur, irritabilité… Lorsque que ces symptômes se manifestent de manière sévère, ils peuvent avoir un impact négatif sur les fonctions cognitives des femmes ménopausées.

Highwaystarz-Photography/iStock
Dans une étude, 15,3 % des femmes atteintes d'une déficience cognitive légère présentaient des symptômes ménopausiques plus intenses que celles sans troubles cognitifs.
Les résultats suggèrent un effet protecteur sur la cognition d'un indice de masse corporelle plus faible, d'un niveau d'éducation plus élevé, de l'exercice physique, de l'utilisation de l'hormonothérapie et de l'activité sexuelle.
D’après les auteurs, cette étude met en évidence l'interaction complexe entre les facteurs hormonaux, le mode de vie et les facteurs sociodémographiques et la santé cognitive.

La ménopause est un phénomène naturel, qui survient généralement entre 45 et 55 ans. Elle apparaît lorsque les ovaires arrêtent leur sécrétion hormonale (estrogènes et progestérone) et la formation d'un ovule chaque mois. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Menopause, des chercheurs sud-américains ont évalué le lien entre les symptômes de la ménopause, à savoir les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil et de l’humeur, la fatigue et l’irritabilité, et le déclin cognitif chez des patientes.

Ménopause : plus risque de souffrir d'une déficience cognitive légère en cas de symptômes sévères

Pour mener à bien les travaux, ils ont recruté 1.287 femmes ménopausées, dont l’âge moyen était de 55 ans, de neuf pays d’Amérique Latine. Ces dernières présentaient un indice de masse corporelle moyen de 26,3 kg/m2. En moyenne, les participantes avaient bénéficié d’une éducation durant 13,8 ans et 72,8 % d'entre elles ont déclaré avoir un partenaire. En outre, 36,7 % des volontaires ont déjà eu recours à un traitement hormonal de la ménopause. En ce qui concerne les facteurs liés au mode de vie, 50,3 % avaient un mode de vie sédentaire, tandis que 70,5 % n'avaient jamais fumé. Les patientes ont dû remplir un questionnaire pour évaluer les symptômes de la ménopause. "Un score inférieur à 21 à l'évaluation cognitive de Montréal a été utilisé pour définir les femmes atteintes d'une déficience cognitive légère", peut-on lire dans les recherches.

Selon les résultats, 15,3 % des femmes atteintes d'une déficience cognitive légère présentaient des symptômes ménopausiques significativement plus intenses que celles sans troubles cognitifs. À l'inverse, un indice de masse corporelle plus faible, une activité sexuelle, l'exercice physique et un niveau d'éducation plus élevé étaient associés à un risque plus faible de déficience cognitive légère. "On ne sait pas si le traitement efficace des bouffées de chaleur par l'hormonothérapie ou d'autres thérapies approuvées peut contribuer à améliorer la cognition sous la forme de la mémoire, de l'attention, du langage et de la fonction exécutive", ont déclaré les auteurs.

Une interaction complexe entre le mode de vie, les facteurs sociodémographiques et hormonaux

Sur la base de ces recherches, l’équipe a conclu qu'il existe une interaction complexe entre les facteurs hormonaux, le mode de vie et les facteurs sociodémographiques impliqués dans la santé cognitive. Les scientifiques soulignent que des interventions ciblées pourraient protéger et préserver la fonction cognitive des femmes ménopausées.