Le zona, médicalement connu sous le nom d'herpès zoster, est une infection virale. Provoquée par une réactivation du virus varicelle-zona, la maladie se caractérise par une éruption cutanée douloureuse. Si le zona est généralement bénin, une équipe du Brigham and Women's Hospital, établissement affilié à Harvard, a mis en lumière une complication sur le long terme.
Selon leur étude publiée dans la revue Alzheimer's Research & Therapy, un épisode de zona est associé à un risque accru d'environ 20 % de déclin cognitif en vieillissant.
Le zona serait lié au déclin cognitif
Afin d’étudier le lien entre le zona et le déclin cognitif, les chercheurs ont repris trois grandes études, représentant ainsi un total de 149.327 participants. Ils avaient répondu à des enquêtes sur leur état de santé tous les deux ans pendant plusieurs années. Il y avait entre autres des questions sur les épisodes de zona et le déclin cognitif observé.
En analysant ces données, les scientifiques ont remarqué que des antécédents de zona étaient associés de manière significative à un risque approximativement 20 % plus élevé de souffrir plus tard d’un déclin cognitif subjectif.
Le risque était encore plus important chez les hommes porteurs du gène APOE4. Ce dernier est lié aux troubles cognitifs et à la démence. En revanche, cette même association n'était pas observée chez les femmes, selon les travaux de l'équipe américaine.
Zona et démence : des mécanismes à identifier
Les mécanismes qui lient le virus à la santé cognitive n’ont pas encore été mis en lumière. Toutefois, les auteurs notent que la maladie a plusieurs façons possibles de contribuer au déclin cognitif. "Il existe de plus en plus de preuves liant le virus varicelle-zona (VZV) à une maladie vasculaire, appelée vascularite à VZV, dans laquelle le virus endommage les vaisseaux sanguins du cerveau ou du corps", expliquent-ils dans un communiqué. D’ailleurs, dans de précédentes recherches, l’équipe avait découvert que le zona était associé à un risque plus élevé à long terme d'accident vasculaire cérébral ou de maladie cardiaque.
Les autres hypothèses avancées sont que le déclin cognitif découlerait de l’inflammation du cerveau suite à la réactivation du VZV, d'un endommagement direct des cellules nerveuses et cérébrales ou encore de l’activation d’autres virus de l’herpès.
"Nous évaluons pour voir si nous pouvons identifier les facteurs de risque qui pourraient être modifiés pour aider à réduire le risque de développer le zona", explique l’auteure correspondante Sharon Curhan. "Nous souhaitons également étudier si le vaccin contre le zona peut aider à réduire le risque d’effets néfastes sur la santé liés au zona, tels que les maladies cardiovasculaires et le déclin cognitif."