- L'exposition à la poussière et aux particules au travail peut augmenter le risque de maladie rénale chronique, selon une nouvelle étude.
- Le risque est accru de 15 % pour les salariés du bâtiment.
- Toutefois, il ne persiste pas au-delà de l’âge de la retraite.
Au cours des dernières années, plusieurs études ont montré que les particules de pollution de l'air provenant de l'industrie, des gaz d'échappement des véhicules ou encore du chauffage peuvent augmenter le risque d’insuffisance rénale chronique. Une équipe de l’université de Göteborg (Suède) a voulu vérifier ce que cela impliquait pour la santé des salariés du domaine du BTP où les niveaux de poussières sont particulièrement élevés.
L’existence d’un lien entre le fait d'avoir travaillé dans le secteur de la construction et le risque de développer une maladie rénale chronique avant 65 ans a été confirmée.
Pollution de l’air : un risque de maladie rénale accru pour les ouvriers du bâtiment
Pour cette étude publiée dans la revue Occupational & Environmental Medicine, les chercheurs ont repris les dossiers médicaux de plus de 280.000 ouvriers du bâtiment qui ont participé à des enquêtes de santé entre 1971 et 1993.
L'analyse des données révèlent que ces salariés exposés à la poussière et aux particules étaient environ 15 % plus susceptibles d’avoir un diagnostic de maladie rénale chronique et de recevoir un traitement médical pour insuffisance rénale que les autres. “Toutefois, le risque accru n’a pas persisté au-delà de l’âge de la retraite”, précisent les auteurs dans un communiqué transmis le 20 août 2024.
"L'insuffisance rénale chronique est une maladie grave qui a un impact majeur sur la qualité de vie d'un individu, augmentant le risque de maladies secondaires et entraînant des coûts de santé élevés. La prévention primaire est donc d’une grande importance", rappelle également Leo Stockfelt, chef du projet d’étude et professeur agrégé de médecine du travail et de l'environnement à l'Académie Sahlgrenska de l'Université de Göteborg.
Reins et exposition professionnelle aux particules : des mécanismes à découvrir
Les scientifiques reconnaissent que la baisse des émissions sur le lieu de travail et la généralisation d’équipements de protection individuelle entre 1970 et 1990, ont permis de réduire l’exposition des travailleurs du secteur du BTP aux particules. Cependant, si cela a contribué à une réduction des maladies rénales, “il reste encore beaucoup à faire pour améliorer l'environnement de travail dans le secteur de la construction”, notent les auteurs.
Ils prévoient par ailleurs d’étudier le lien entre l’exposition aux poussières et aux particules et les maladies rénales dans d’autres professions, pour voir si les résultats peuvent être confirmés et les mécanismes en jeu être mieux identifiés.