- Cent ans après la première électroencéphalographie (EEG), des chercheurs ont demandé à plus de 500 experts du monde entier de réfléchir à l’impact de cette technologie et aux futurs défis qu’elle pourrait relever.
- Ces derniers estiment que le diagnostic en temps réel et fiable d'anomalies cérébrales, telles que les convulsions ou les tumeurs, devrait aboutir d’ici 10 à 14 ans. La technologie EEG pourrait également être utilisée dans le jeu vidéo et la réalité virtuelle à un horizon assez proche, environ 20 ans.
- La probabilité de pouvoir lire le contenu des rêves et des souvenirs au long terme pourrait aussi devenir une réalité, mais pas avant au moins 50 ans, selon les plus optimistes.
L’activité électrique du cerveau humain a été enregistrée pour la première fois en juillet 1924 par le psychiatre allemand Hans Berger : dans le cadre d’un diagnostic clinique, l’analyse de l’électroencéphalographie (EEG) avait permis de requalifier l’épilepsie comme un trouble de l’activité cérébrale et non de la personnalité. Depuis, l’EEG, une méthode non invasive et abordable, est couramment utilisée pour étudier les fonctions et les dysfonctionnements du cerveau.
Cent ans après cette découverte révolutionnaire, des chercheurs de l’Université de Leeds, au Royaume-Uni, ont demandé à plus de 500 experts du monde entier de réfléchir à l’impact de cette technologie et aux futurs défis qu’elle pourrait relever. Leurs réponses ont été publiées dans la revue Nature Human Behaviour.
Un diagnostic en temps réel d’anomalies cérébrales d’ici une décennie
D’après les spécialistes, les progrès de l’EEG ouvriront la voie à toute une série d’innovations scientifiques : améliorer les performances cognitives, dépister précocement les troubles d’apprentissage, augmenter la fiabilité des détecteurs de mensonges ou encore servir d’outil de communication pour les patients souffrant de troubles moteurs graves. Et cela sera d’autant plus simple que "chacun de nous pourrait transporter son propre EEG personnel et portable [...] comme un smartphone", prédisent-ils dans un communiqué. "Cette technologie a le potentiel de transformer nos activités quotidiennes et la façon dont nous diagnostiquons et traitons à l’avenir les affections neurologiques."
Interrogés sur les délais – combien de temps avant que ces innovations voient le jour ? – les experts estiment que le diagnostic en temps réel et fiable d'anomalies cérébrales, telles que les convulsions ou les tumeurs, devrait aboutir d’ici 10 à 14 ans. La technologie EEG pourrait également être utilisée dans le jeu vidéo et la réalité virtuelle à un horizon assez proche, environ 20 ans. La probabilité de pouvoir lire le contenu des rêves et des souvenirs au long terme pourrait aussi devenir une réalité, mais pas avant au moins 50 ans, selon les plus optimistes.
L’électroencéphalographie combinée à l’IA et la réalité virtuelle ?
"Je pense que l'EEG, lorsqu'il est combiné à des technologies telles que l'intelligence artificielle (IA) et la réalité virtuelle, pourrait transformer radicalement la façon dont nous interagissons avec les machines et, ce faisant, jouer un rôle extrêmement important dans la science et la société au cours des cent prochaines années", abonde le professeur Faisal Mushtaq, auteur principal de l’étude.
"Mais pour ce faire, la communauté des neurosciences – du milieu universitaire, clinique et industriel – doit s'engager à promouvoir des pratiques éthiques, inclusives et durables qui aideront l’EEG à atteindre son énorme potentiel."