- Le camu-camu, un fruit de la forêt amazonienne, réduit la graisse du foie de 7,43 % chez les adultes en surpoids et hypertriglycéridémiques.
- Le fait de prendre une gélule contenant 1,5 g de l’extrait de camu-camu diminue aussi les taux plasmatiques d'aspartate et d'alanine aminotransférase.
- La supplémentation en camu-camu modifie également la composition du microbiote intestinal.
On parle de stéatose hépatique, ou du "foie gras" en langage courant, lorsque cet organe contient trop de graisses (des triglycérides) à l’intérieur de cellules qui, normalement, n’en contiennent pas ou peu. Lorsque l’accumulation de graisses dans le foie survient en dehors de toute consommation élevée d’alcool, il s’agit de la maladie du foie gras ou stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD - non alcoholic fatty liver disease).
Si les mesures hygiéno-diététiques permettent de ralentir l’évolution de la pathologie, il n’existe, pour l’heure, aucun traitement médicament approuvé et montrant une efficacité certaine pour la maladie du foie gras. Cependant, de précédentes recherches menées sur des animaux ont rapporté qu'un extrait riche en polyphénols de la baie, camu-camu, prévenait la stéatose hépatique chez des chauve-souris souffrant d’obésité induite par l'alimentation.
Maladie du foie gras : le camu-camu réduit diminue la graisse hépatique de 7,43 % chez les patients
Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Cell Reports Medicine, des scientifiques de l’université Laval (Canada) ont voulu déterminer les effets du camu-camu, un fruit de la forêt amazonienne, sur la stéatose hépatique non alcoolique et évaluer les changements dans les profils métaboliques et du microbiote intestinal. Pour cela, ils ont recruté 30 adultes en surpoids et souffrant d'hypertriglycéridémie. Durant 12 semaines, ils ont soit pris une gélule contenant 1,5 g de l’extrait de camu-camu, soit un placebo à différents moments. Les participants ont subi une imagerie par résonance magnétique (IRM) pour mesurer la graisse hépatique.
Les auteurs ont observé une réduction de 7,43 % des lipides hépatiques lorsque les volontaires prenaient de l'extrait de camu-camu. Avec le placebo, ils ont constaté une augmentation de 8,42 % de la graisse hépatique. "C'est une différence significative de 15,85 %", a souligné André Marette, auteur des recherches. Autre constat : le fruit a diminué les niveaux d'aspartate et d'alanine aminotransférase dans le plasma et a favorisé les changements dans la composition du microbiote intestinal.
Le microbiote intestinal rend les grosses molécules de polyphénols plus petites
D’après l’équipe, cette diminution sur la graisse hépatique découle des polyphénols contenus dans le camu-camu et de leur relation avec le microbiote intestinal. "Le microbiote métabolise les grosses molécules de polyphénols qui ne peuvent être absorbées par l’intestin, en les transformant en molécules plus petites que l’organisme peut assimiler pour diminuer la graisse hépatique", a expliqué André Marette.
"Les polyphénols pourraient réduire la lipogenèse, c’est-à-dire la formation de gouttelettes lipidiques dans le foie. Ils pourraient aussi stimuler la dégradation des lipides par oxydation. Une combinaison des deux mécanismes explique probablement la grande efficacité de l’extrait, car on joue sur les deux tableaux. (…) Cependant, nous émettons l’hypothèse que le microbiote intestinal initial influence la réponse aux polyphénols. Si nous trouvons les facteurs impliqués, nous pourrons peut-être modifier le microbiote et augmenter l’efficacité de l’extrait", a-t-il ajouté.
Bien que l’extrait de camu-camu soit facilement disponible sous forme de gélules, le professeur souligne l’importance de vérifier la teneur en certains polyphénols, car tous les produits commerciaux ne sont pas équivalents.