Pleurs, maux de ventre, migraine, refus d’aller en cours… Préparer votre enfant pour aller à l’école est une véritable bataille. S’il est normal de ressentir de la nervosité de temps à autre, cela doit interroger si l’anxiété persiste. Au delà de deux semaines, il s’agit peut-être de phobie scolaire. Environ 5 % des élèves développent ce trouble, le plus souvent entre 5 et 11 ans.
La pédiatre Dr Ellen Rome et le psychiatre Joseph Austerman, deux experts de la Cleveland Clinic, ont partagé leurs conseils pour aider les enfants à gérer le stress lié à l’école sur le site de leur établissement.
Phobie scolaire : parler ouvertement avec son enfant
Pour le Dr Austerman, la communication est la clé d’une scolarité épanouie. Il faut interroger son enfant sur sa journée quotidiennement. Toutefois au lieu de la question générique “comment s’est passée ta journée”, il est préférable d’être spécifique pour la Dr Rome. Par exemple, demander “ Quelle a été la meilleure partie de votre journée ? Quelle a été la pire partie ?”, “Hier, tu as dit que tu étais inquiet. Comment ça s'est passé ?” ou encore “Qu'est-ce que vous avez appris de nouveau aujourd'hui ?”.
Toutefois attention de ne pas transformer ce moment en interrogatoire. Cela serait contreproductif. Pour la Dr Rome, le meilleur moyen pour qu’un enfant s’ouvre est... de montrer l’exemple en racontant aussi sa propre journée.
“Vous pouvez leur expliquer comment vous avez géré les moments stressants de votre propre vie. Grâce à ces conversations, votre enfant peut comprendre que le stress fait partie de la vie de tout le monde, et il peut apprendre certaines compétences d'adaptation de vous”. L’autre astuce de l’experte est de profiter des trajets. "Utilisez votre voiture comme véhicule de communication, recommande-t-elle. Les enfants peuvent avoir l'impression qu'il est plus sûr de parler à un parent lorsqu'il conduit et de ne vous regarde pas directement. Cela permet une conversation informelle."
Elle ajoute qu’il est important que l’enfant sache que vous êtes là à 100 %. "Lorsque votre enfant veut parler, même si c'est un moment inopportun, rangez votre téléphone. Cela vous aide non seulement à lui accorder toute votre attention, mais cela montre également un bon comportement."
Une bonne routine de sommeil et matinale pour réduire l’anxiété
Les experts rappellent que le sommeil joue un rôle essentiel dans la régulation du stress et des émotions. Et cela est aussi vrai pour les enfants. Il est donc important de veiller à ce qu’ils dorment assez. Entre 6 à 12 ans, ils doivent dormir entre 9 et 12 heures par nuit. Pour les adolescents, l'objectif est entre 8 et 10 heures. Pour faciliter l’endormissement des petits, les conseils sont les mêmes que pour les adultes : éviter la caféine présente dans les sodas et les boissons énergisantes, éteindre les écrans une heure avant le coucher et garder les appareils électroniques hors de la chambre.
"Se préparer pour la journée peut être difficile pour beaucoup de gens. Et pour certains enfants et familles, les matins sont la période la plus difficile. Et les matins chaotiques peuvent nourrir l'anxiété et la nervosité à propos de la journée à venir", rappellent les deux spécialiste dans leur article. Pour éviter cela, la solution est la planification préalable. "Aidez-les à établir une routine matinale et à s'y tenir. Cela pourrait signifier décider s'ils vont se doucher le matin et un plan sur la façon dont ils vont se rendre à l'école. Avoir une routine fiable peut aider votre enfant à se préparer mentalement pour la journée", ajoutent-ils. Pour gagner du temps, il peut être bon de préparer ses vêtements et son cartable la veille au soir.
Phobie scolaire : ne pas hésiter à demander de l’aide
Si vous remarquez que votre enfant montre des signes d’anxiété à aller à l’école, il ne faut pas hésiter à en parler avec son enseignant ou le conseiller de l’établissement afin que des mesures soient aussi mises en place pendant les cours. "Établir une communication avec les enseignants et d'autres personnes à l'école aide à créer un système de soutien pour votre enfant", assure le Dr. Austerman.
Si la phobie scolaire persiste malgré les réassurances des parents ou des enseignants et qu’elle perturbe les activités académiques et sociales de l’enfant, il est préférable de demander conseil à des psychologues ou thérapeutes spécialisés dans le traitement des enfants.