- Des chercheurs ont développé un nouveau matériau pouvant être utilisé comme implant osseux.
- À base d'un nanocomposite de biopolymère, il peut être imprimé en 3D. Cela donne la possibilité aux professionnels de santé de créer un implant osseux personnalisé répondant parfaitement au besoin du patient.
- De plus, les cellules osseuses peuvent se développer sur l'implant et remplacer les nanocomposites petit à petit, constituant ainsi progressivement un nouvel os.
Que cela soit après un grave accident ou un cancer, réparer ou remplacer des os ayant subi d'importants dommages est loin d’être simple. Si les médecins spécialisés dans la chirurgie reconstructive ont à leur disposition des implants métalliques ou une banque de tissus, ces éléments offrent rarement un ajustement parfait à la morphologie du patient.
L’équipe de recherche de l'Université de Waterloo propose ainsi une nouvelle solution. Elle a mis au point un matériau qui partage de nombreux traits avec les os. Utilisable dans les imprimantes 3D, il permet de créer des implants sur mesure.
Implant imprimable : il permet aux os vivants de s’y développer
Ce nouveau matériau combine des nanoparticules qui imitent la composition des minéraux osseux. Constitué de biopolymère, il a été pensé pour que les cellules osseuses puissent s'y développent petit à petit, constituant ainsi progressivement un nouvel os. Le corps élimine ensuite le nanocomposite de l’implant, selon les auteurs de l’étude parue dans la revue Journal of Biomedical Materials Research Part A.
"Notre travail est actuellement axé sur l'avancement de la robustesse fonctionnelle de notre nanocomposite de biopolymère en tant qu'implant et sa capacité à être remplacé par de l'os vivant au fil du temps", explique Elizabeth Diederichs de l’université de Waterloo dans un communiqué. "L'objectif est que ce matériel réduise le besoin d'opérations répétées d'un patient après avoir subi une chirurgie de reconstruction osseuse."
Pour le chercheur principal Dr. Thomas Willett, ce matériau imprimable en 3D qui a le potentiel de devenir un nouveau tissu osseux, est prometteur. "Grâce à cette technologie, nous pouvons obtenir la forme spécifique au patient nécessaire pour reconstruire les anomalies osseuses avec plus de succès", assure-t-il.
Impression 3D et os : des recherches supplémentaires nécessaires
De premiers tests sur la compatibilité osseuse-cellules ont été menés. Présentés dans l'article scientifique, les résultats sont encourageants. "Tout matériau implanté dans le corps suscite une réponse", explique la Dr Maud Gorbet, professeure en ingénierie à l’université de Waterloo et directrice du programme de premier cycle en génie biomédical. "Nos tests montrent que la réponse biologique des cellules osseuses à notre nanocomposite de biopolymère surpasse les méthodes traditionnelles. Ils adhèrent, prolifèrent et conservent leurs comportements, ce qui est très excitant."
L’équipe cherche désormais des fonds pour mener des essais supplémentaires et obtenir les approbations nécessaires pour un usage clinique.