"On a recensé près de 20 millions de nouveaux cas de cancer en 2022." C’est ce qu’a écrit le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) dans une vaste étude épidémiologique. Dans le détail, le continent asiatique est en première position avec 9.826.539 personnes ayant reçu, pour la première fois, un diagnostic de cancer. Ensuite, on retrouve l’Europe avec 4.471.422 nouveaux cas. En termes de décès, 9,7 millions de morts par cancer ont été rapportés. "Les estimations suggèrent qu’environ un homme ou une femme sur cinq développe un cancer au cours de sa vie, tandis qu’environ un homme sur neuf et une femme sur douze en meurent."
105,4 cas de cancer du sein pour 100.000 habitants en France
D’après les résultats, le cancer du sein et le cancer du poumon étaient les cancers les plus fréquents chez les femmes et les hommes. Plus précisément, le cancer du poumon était celui le plus fréquemment diagnostiqué en 2022, responsable de près de 2,5 millions de nouveaux cas, soit un cancer sur huit dans le monde (12,4 % de tous les cancers dans le monde). Il est suivi des cancers du sein chez la femme (11,6 %), du côlon et du rectum (9,6 %), de la prostate (7,3 %) et de l’estomac (4,9 %). Le cancer du poumon était également la principale cause de décès par cancer, avec environ 1,8 million de décès (18,7 %), suivi par les cancers colorectaux (9,3 %), du foie (7,8 %), du sein chez la femme (6,9 %) et de l'estomac (6,8 %).
Les données du Circ révélent que la France est le pays avec la plus grande proportion de cancer du sein au monde. En effet, le taux d’incidence sur le territoire est de 105,4 cas pour 100.000 habitants en 2022, contre 77 en Allemagne, 81 en Espagne, 87 en Italie, 94 au Royaume-Uni. Ce dernier est de 95,9 aux États-Unis et de 33 en Chine. En revanche, la mortalité par cancer est en baisse depuis plusieurs années dans l’Hexagone.
Cancer du sein : un taux d’incidence élevé en raison des comportements à risque
Comment expliquer que ce triste record ? Le taux d’incidence pourrait être élevé sur le territoire en raison d’un surdépistage, mais Santé publique France indique qu’il n’existe pas de lien. "Malgré le nombre d’invitations envoyées (pour participer au programme national de dépistage organisé du cancer du sein), les dernières données montrent un taux de participation qui reste faible (46,5% sur la période 2022-2023), et en baisse par rapport à la période précédente (47,7% en 2021-2022)."
En réalité, les comportements à risques seraient la principale cause de la hausse du nombre de cancers du sein. "L’âge, les prédispositions génétiques (qui sont heureusement très rares), une grossesse tardive, la consommation régulière et prolongée d’alcool, le tabac, l’obésité ou encore la pollution", a expliqué, au Parisien, Emmanuelle Fourme, oncogénéticienne et épidémiologiste à l’Institut Curie.
"Étant donné que les prévisions démographiques indiquant que le nombre de nouveaux cas de cancer atteindra 35 millions d’ici 2050, les investissements dans la prévention, notamment le ciblage des principaux facteurs de risque de cancer (dont le tabagisme, le surpoids et l’obésité, et les infections), pourraient éviter des millions de futurs diagnostics de cancer et sauver de nombreuses vies dans le monde", peut-on lire dans les conclusions des travaux.