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Greffe d’utérus : quel bilan dix ans après la première transplantation ?

Par Stanislas Deve

Plus d’une centaine de greffes d’utérus ont été réalisées à travers le monde depuis 2014, permettant la naissance d’environ 70 enfants.

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Il y a dix ans, l’équipe du Dr Mats Brännström, en Suède, réussissait la toute première transplantation d’utérus au monde ayant abouti à une naissance vivante, après des années d’expérimentations animales.
Depuis dix ans, plus d’une centaine de transplantations utérines ont été réalisées avec succès à travers le monde, d’après un bilan dressé par des chercheurs de l’Université de Dallas, aux Etats-Unis. Ils estiment à environ 70 le nombre d’enfants vivants nés d’une telle greffe.
A ce jour, en France, trois enfants sont nés de deux femmes ayant reçu une transplantation d’utérus en 2019 et 2022. Fin 2023, une troisième greffe d’utérus a été couronnée de succès.

Il y a dix ans, l’équipe du Dr Mats Brännström, en Suède, réussissait la toute première transplantation d’utérus au monde ayant abouti à une naissance vivante, après des années d’expérimentations animales. Une étude américaine, publiée dans la revue JAMA, dresse aujourd’hui un bilan mondial des greffes utérines, évoquant le taux de réussite, la santé des enfants et les éventuelles complications rapportées par les donneuses et receveuses.

Environ 70 enfants vivants nés d’une transplantation d’utérus

Pour rappel, la transplantation d’utérus est le seul traitement possible pour les femmes souffrant d’une infertilité d’origine utérine. Celle-ci peut être liée à l’absence ou au dysfonctionnement de cet organe, d’une ablation pour cause de cancer ou de complications de la grossesse. En Europe, environ 200.000 femmes seraient concernées. L’opération est aujourd’hui proposée en priorité aux femmes nées sans utérus, atteintes du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser, qui touche une femme sur 4.500 en France.

Depuis dix ans, plus d’une centaine de transplantations utérines ont été réalisées avec succès à travers le monde, d’après l’étude menée par des chercheurs de l’Université de Dallas, aux Etats-Unis et intitulée Dallas UtErus Transplant Study (DUETS). S’il n’existe aucun registre officiel précisant le nombre de naissances viables issues de cette procédure, les auteurs estiment à environ 70 le nombre d’enfants vivants nés d’une telle greffe.

Des complications de santé chez certaines receveuses de greffe

Bien que la transplantation d’utérus présente un taux de réussite de 100 % et permette de donner naissance à des enfants en bonne santé, l’opération n’est pas sans risque. Sur les vingt cas américains à l’étude (18 donneuses sont vivantes, deux sont décédées), onze receveuses ont signalé au moins une complication de santé : de l’hypertension pendant la grossesse, une insuffisance fonctionnelle du col ou sa dilatation précoce en dehors du travail, ou encore des naissances prématurées. Côté donneuses, 4 des 18 femmes ont présenté des complications sévères, principalement liées au geste chirurgical au moment du retrait de l’utérus. Mais après quatre ans de suivi, elles n'ont plus de séquelles.

A ce jour, en France, trois enfants sont nés de deux femmes ayant reçu une transplantation d’utérus en 2019 et 2022, grâce aux travaux menés à partir de donneuses vivantes par l’équipe du Pr Jean-Marc Ayoubi, de l’hôpital Foch de Suresnes, un des leaders mondiaux de la greffe utérine. Fin 2023, une troisième greffe d’utérus a été couronnée de succès, toujours dans le même établissement : cette fois encore, le greffon venait de la propre mère de la receveuse.