- Chez les personnes souffrant de douleurs chroniques, la cause principale est souvent un signal défectueux dans le cerveau.
- Des chercheurs ont développé un appareil qui utilise les ultrasons pour stimuler de manière non-invasive les régions profondes du cerveau.
- Cette technique vise à réguler directement l'activité des circuits cérébraux à l'origine des faux signaux de douleur.
Douleurs fantômes après une amputation, souffrance persistante après un accident… La racine de nombreuses douleurs chroniques est des signaux défectueux dans le cerveau, conduisant à des “fausses alarmes”. Des chercheurs de l’université de l’Utah ont mis au point un appareil à ultrasons qui pourrait être une solution pour les patients victimes de ce type de trouble.
Les résultats d'un récent essai clinique ont été publiés dans la revue Pain.
Appareil à ultrasons : moins de douleurs pour 60 % des participants
Le nouveau dispositif non invasif, baptisé Diadem, envoie des ultrasons vers les régions profondes du cerveau. Leur objectif est de perturber les signaux défectueux présents dans ces zones et soupçonnés d’être à l’origine des douleurs chroniques. Cette méthode, appelée neuromodulation, cherche à réguler directement l'activité de certains circuits cérébraux.
"Après une première IRM fonctionnelle pour cartographier la région cible, les chercheurs ont ajusté les émetteurs d'ultrasons de Diadem pour corriger la façon dont les ondes se déviaient du crâne et d'autres structures cérébrales", précise le communiqué.
Pour tester l’appareil, l’équipe a recruté 20 personnes souffrant de douleur chronique. Elles ont toutes eu deux séances de 40 minutes avec le dispositif. Toutefois, certains participants avaient une stimulation par ultrasons réelle et les autres non (afin de représenter le groupe témoin). Les patients devaient ensuite décrire leurs souffrances un jour et une semaine après leurs séances.
Résultat : 60 % des volontaires ayant reçu le traitement réel signalaient une réduction clinique significative des symptômes sur ces périodes.
Douleurs chroniques : des tests supplémentaires pour confirmer l’efficacité du dispositif
"Nous ne nous attendions pas à des effets aussi forts et immédiats d'un seul traitement", remarque le chercheur Thomas Riis. "L'apparition rapide des améliorations des symptômes de la douleur ainsi que leur nature soutenue sont intrigantes et ouvrent des portes à l'application de ces traitements non-invasifs aux nombreux patients qui résistent aux traitements actuels", ajoute son collègue Jan Kubanek.
Les résultats sont prometteurs. Néanmoins, la mise sur le marché n’est pas pour tout de suite.
L’équipe doit encore mener un essai clinique de phase 3. Si les bénéfices sont confirmés lors de cette nouvelle étude, l’équipe pourra alors entamer les démarches pour obtenir l’approbation de la Food and Drug Administration, organisme américain chargé de la surveillance des produits de denrées alimentaires et des médicaments aux USA.