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Oropouche : le nouveau virus qui inquiète les autorités sanitaires mondiales

La réémergence du virus Oropouche en Amérique du Sud suscite de vives inquiétudes. Jadis confiné aux forêts tropicales, ce virus transmis par des moucherons et moustiques gagne désormais les zones urbaines, provoquant des épidémies dans plusieurs pays et des cas importés en Europe et aux États-Unis.

Oropouche : le nouveau virus qui inquiète les autorités sanitaires mondiales iStock/Stephen Waycott




L'ESSENTIEL
  • Le virus Oropouche, autrefois confiné aux zones forestières, se propage désormais dans les zones urbaines d'Amérique du Sud, provoquant une épidémie inquiétante.
  • Les symptômes sont similaires à ceux de la dengue ou du zika, mais des cas graves, dont deux décès, ont été observés, indiquant une possible virulence accrue du virus.
  • Les autorités sanitaires appellent à des mesures de prévention renforcées, en particulier pour les voyageurs, et à une réponse internationale coordonnée pour contenir cette menace émergente.

Depuis l'été 2024, l'Amérique du Sud est confrontée à une recrudescence inquiétante du virus Oropouche, un arbovirus jusqu'ici relativement méconnu. Découvert pour la première fois en 1955 à Trinidad et Tobago, ce virus s'était jusque-là cantonné aux zones forestières de l'Amazonie, affectant principalement les communautés rurales. Toutefois, cette année, le virus a franchi un cap préoccupant en envahissant les zones urbaines et en provoquant une épidémie d'une ampleur inédite.

L'ampleur de la propagation d'Oropouche alarme les experts

Avec plus de 8 000 cas confirmés en Bolivie, au Brésil, en Colombie et au Pérou depuis le 1er août 2024, et des cas isolés en Europe et aux États-Unis, le virus Oropouche se répand rapidement. Les autorités sanitaires, telles que les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), ont identifié 21 cas de voyageurs américains revenant de Cuba infectés par ce virus. L'ampleur de cette propagation, associée à la gravité des symptômes observés, alarme les experts de santé publique.

Fièvre, frissons et maux de tête

Les symptômes du virus Oropouche sont similaires à ceux d'autres arboviroses telles que la dengue ou le zika. Environ 60 % des personnes infectées développent des symptômes qui comprennent une forte fièvre, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires, ainsi que des éruptions cutanées. Dans certains cas, le virus peut affecter le système nerveux central, entraînant des complications graves comme la méningite ou l'encéphalite. Deux jeunes femmes brésiliennes, sans conditions médicales préexistantes, sont récemment décédées après avoir contracté le virus, ce qui soulève des questions sur sa possible virulence accrue.

La transmission du virus Oropouche se fait principalement par les piqûres de moucherons (Culicoides paraensis) et de moustiques (Aedes spp.). Cette année, des mutations génétiques du virus ont été observées, ce qui pourrait expliquer en partie sa propagation rapide et l'augmentation des cas sévères. En parallèle, des facteurs tels que le changement climatique, l'urbanisation croissante et la déforestation exacerbent le problème en favorisant le contact entre les humains et les vecteurs infectés.

L'Oropouche surnommé "fièvre du paresseux"

Le virus est endémique dans le bassin amazonien, où il circule naturellement entre les insectes vecteurs et divers hôtes animaux, notamment les rongeurs, les paresseux et les oiseaux. C'est pourquoi il est parfois surnommé "fièvre du paresseux". Toutefois, avec l'intensification des activités humaines dans ces zones, le risque de transmission à l'homme a considérablement augmenté, et le virus a commencé à s'implanter dans des régions où il n'était pas présent auparavant.

Face à cette situation, les autorités sanitaires doivent redoubler d'efforts pour contenir la propagation du virus. Cependant, les défis sont nombreux. La petite taille des moucherons et leur résistance relative aux répulsifs traditionnels rendent difficile le contrôle de ces vecteurs. De plus, l'absence de vaccins ou de traitements spécifiques pour le virus Oropouche complique encore la tâche.

Les CDC recommandent aux voyageurs se rendant en Amérique du Sud, et notamment à Cuba, de prendre des précautions strictes pour se protéger des piqûres d'insectes. Parmi les mesures préventives, il est conseillé de porter des vêtements couvrants, d'utiliser des répulsifs efficaces, et d'éviter de sortir aux heures où les insectes sont les plus actifs, c'est-à-dire à l'aube et au crépuscule.

Un vecteur silencieux : les moucherons

Si les moustiques sont souvent sous les projecteurs lorsqu'il s'agit de maladies transmises par des insectes, les moucherons sont des vecteurs tout aussi redoutables. Leur petite taille les rend difficiles à détecter, et ils peuvent passer sous les radars des mesures de contrôle classiques. Contrairement aux moustiques, les moucherons sont actifs en journée, ce qui complique encore plus les efforts de prévention. De plus, leur habitat, souvent situé dans des zones marécageuses ou forestières, rend la lutte contre ces insectes particulièrement complexe. Des solutions innovantes, telles que l'utilisation de pièges à lumière ou de filets imprégnés d'insecticides, pourraient être nécessaires pour réduire efficacement leur population et limiter la propagation du virus Oropouche.

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