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Sexualité

IST : dès le 1er septembre, des dépistages sans ordonnance ni frais

Par Stanislas Deve

Les patients pourront se faire dépister en laboratoire, sans ordonnance, pour cinq infections sexuellement transmissibles : le VIH, l’hépatite B, la syphilis, la gonorrhée et l’infection à chlamydia.

Yau Ming Low / istock
Le dépistage des IST sera remboursé, sans nécessiter d’ordonnance, à 100 % par l'Assurance Maladie pour les jeunes de moins de 26 ans et à 60 % pour le reste de la population. Jusqu’ici, seul le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) pouvait être détecté sans frais ni ordonnance – depuis 2022.
Le protocole, appelé "Mon test IST" et inscrit dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), a été mis en place par le ministère de la Santé pour endiguer la hausse préoccupante des IST dans le pays ces dernières années.
En 2022, quelque 2,6 millions de personnes ont pu, grâce à une prescription de leur médecin, bénéficier au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis

Objectif prévention. Hépatite B, syphilis, chlamydia et gonorrhée : à compter du 1er septembre, le dépistage de ces quatre infections sexuellement transmissibles (IST) sera remboursé, sans nécessiter d’ordonnance, à 100 % par l'Assurance Maladie pour les jeunes de moins de 26 ans et à 60 % pour le reste de la population. Jusqu’ici, seul le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) pouvait être détecté sans frais ni ordonnance – depuis 2022.

Faciliter l'accès au dépistage des IST

Le protocole, appelé "Mon test IST" et inscrit dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), a été mis en place par le ministère de la Santé pour endiguer la hausse préoccupante des IST dans le pays ces dernières années.

Lors de son accueil en laboratoire de biologie médicale, qu’il soit "de ville ou hospitalier", le patient devra remplir un questionnaire afin d’être orienté "vers les dépistages les plus pertinents", précise l’arrêté publié au Journal officiel. En cas de résultat positif, le patient sera reçu ou contacté par le biologiste, puis pris en charge par "une structure de soins adaptée". Ce nouveau dispositif "marque une avancée significative dans la lutte contre les IST, en facilitant l’accès au dépistage et en renforçant les efforts de prévention", assure le ministère.

Les cas de gonorrhée, syphilis et chlamydia en hausse dans l'UE

Encourager le dépistage apparaît plus que jamais crucial alors que les IST d’origine bactérienne recommencent connaissent actuellement une recrudescence "inquiétante" dans l’Union européenne, selon le dernier rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Entre juillet 2022 et juin 2023, les cas de gonorrhée ont ainsi bondi de 48 %, ceux de syphilis de 34 % et ceux de chlamydia de 16 %. C’est même pire en France métropolitaine, où les infections ont respectivement augmenté de 91 %, 110 % et 16 % entre 2020 et 2022, alertaient des chercheurs en décembre.

Les patients pourront donc désormais contourner la case médecin pour se faire dépister en laboratoire. Ils sont nombreux : en 2022, quelque 2,6 millions de personnes ont pu, grâce à une prescription de leur médecin, bénéficier au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis, selon le bulletin de Santé Publique France publié fin 2023.