Danse, judo, théâtre, dessin, piano… Plus les années passent, plus les options sont nombreuses. Comme à chaque début de rentrée scolaire, les parents incitent leurs enfants à faire des activités extrascolaires pour les occuper le mercredi ou encore après l’école. La raison est simple : ces dernières leur permettent de se dépenser, de stimuler leurs fonctions cognitives (attention, mémoire) et leur créativité, leur esprit d’équipe, de compétition et d’aventure, de s’ouvrir aux autres mais également de découvrir de nouvelles passions.
Étant donné que les parents espèrent que ces activités extra-scolaires profitent à leurs enfants à court terme et à long terme, certains remplissent tout leur temps libre par des loisirs. "Je constate que certains enfants ont des emplois du temps de ministre, entre les activités sportives, culturelles, artistiques, sans compter les éventuels rendez-vous chez le psy, l’orthophoniste, etc. Cessons de cumuler les activités et de surcharger leurs journées !", signale, à La Dépêche, Laurence Roque-Barret, psychologue en Gironde.
Faire trop d’activités extrascolaires nuit à la santé mentale des enfants
En effet, avoir des horaires chargés peut être négatif pour le bien-être des tout-petits et des adolescents. D’après une étude, menée auprès de 48 familles et publiée dans la revue Taylor & Francis Sport, les enfants participants à des activités extrascolaires quatre à cinq jours par semaine étaient "épuisés". En outre, l'implication extrascolaire semblait dominer la vie de famille. Résultat : les jeunes passaient moins de temps de qualité avec les membres de leur famille. Cela "pourrait faire plus de mal que de bien", a alerté Sharon Wheeler, auteure principale des travaux.
D’autres recherches, parues récemment dans la revue Economics of Education Review, montrent aussi que faire trop d’activités extrascolaires a un impact sur la santé mentale des adolescents. "La dernière heure consacrée à ces activités contribue négativement aux compétences non cognitives (régulation émotionnelle, bien-être) de l’enfant. (…) Si vous réduisez les activités des enfants, ils pourraient légèrement reculer en matière de compétences cognitives, mais leurs pertes en compétences non cognitives sont déjà si élevées que cette chance pourrait en valoir la peine", a déclaré Carolina Caetano, co-auteure des recherches.
Une seule activité extrascolaire qui "doit d’abord plaire aux enfants et non pas aux parents"
Alors, combien d’activités extrascolaires doivent faire les enfants ? Une seule qui "doit d’abord plaire aux enfants et non pas aux parents", selon Laurence Roque-Barret. La psychologue estime que cela permet aux jeunes d’avoir du temps libre. "Les petits qui ont trop d’activités n’ont même plus de temps pour jouer, dans le sens de passer du temps sur des activités auto-récompensées. C’est-à-dire qui n’ont pas d’autre but que le plaisir de réaliser le jeu. Ce temps de jeu est indispensable." Elle ajoute que ces derniers n’ont pas non plus le temps de s’ennuyer, alors que cela est essentiel pour développer leur imagination.