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Alerte sanitaire

Cancer du cerveau : «Tous mes patients présentent une raideur cervicale importante»

La kinésithérapeute Valérie Montaillier alerte sur les blocages des cervicales qui, selon elle, touchent systématiquement ses patients atteints d’un cancer du cerveau.

Cancer du cerveau : \ PeopleImages / istock.




L'ESSENTIEL
  • La kinésithérapeute Valérie Montaillier a déposé une alerte sanitaire pour faire part de ses observations récentes sur les personnes atteintes d’un cancer du cerveau. 
  • "J’ai suivi à ce jour en consultation une trentaine de malades atteints d’un cancer du cerveau, et tous souffrent d’une raideur cervicale importante les empêchant de poser l’une des deux joues à plat lorsqu’ils sont allongés sur le ventre", indique-t-elle.
  • "Ces observations mériteraient une analyse fine avec des essais carrés et propres", estime le cancérologue Laurent Schwartz. 

Lors d’une conférence de presse consacrée au cancer du cerveau, les médecins présents sur place ont listé les différents symptômes de la maladie.

A cette occasion, la kinésithérapeute Valérie Montaillier a pris la parole pour attirer l’attention sur ses observations concernant des blocages au niveau des cervicales. "J’ai suivi à ce jour en consultation une trentaine de malades atteints d’un cancer du cerveau, et tous souffrent d’une raideur cervicale importante les empêchant de poser l’une des deux joues à plat lorsqu’ils sont allongés sur le ventre. Dans la grande majorité des cas, les malades présentent un blocage du même côté que leur tumeur, même si certains sont parfois raides au niveau des deux côtés du cou. Ces manifestations ne sont par ailleurs pas forcément douloureuses dans la vie de tous les jours, ce qui est très surprenant", explique la masseuse professionnelle, qui a déposé une alerte sanitaire sur le site du ministère de la Santé en 2021.

"Plusieurs malades traités pour des contractures ont vu leur tumeur disparaître"

"Nous n’en sommes bien sûr qu’au stade des hypothèses, mais j’ai également constaté que plusieurs malades traités pour leurs contractures et leurs raideurs cervicales ont vu leur tumeur au cerveau disparaître", poursuit-elle. "Par exemple, j’ai traité pour des contractures cervicales gauches en deux consultations un homme qui avait plusieurs tumeurs cérébrales gauches. Suivi depuis 4 ans en chimiothérapie sans résultats notoires, il avait décidé d’arrêter son traitement et venait de constater avant de venir me voir une aggravation de son IRM cérébrale. Deux mois après nos consultations, il a été qualifié de “miraculé” par son oncologue. Toutes ses tumeurs avaient disparu et son cerveau, initialement incliné à gauche, est redevenu droit quelques temps plus tard", raconte-t-elle.

Cancer du cerveau : "Je n’ai pas trouvé de chefs de service qui s’intéressent à mes observations et mes hypothèses"

Alors qu’elle a déposé une demande (toujours en cours) pour obtenir le statut officiel de lanceuse d’alerte et un brevet américain sur la relation musculaire/vasculaire, Valérie Montaillier peine à se faire entendre. "J’ai écrit à tous les députés ayant été médecins, mais n’ai jamais eu de réponse. J’ai donc fait une demande de commission d’enquête en écrivant au président du Sénat et à la présidente de l’Assemblée nationale, mais ils n’ont pas donné suite. J’ai même alerté la direction générale de la santé", regrette-t-elle. "Je n’ai pas non plus trouvé de chefs de service en cancérologie qui s’intéressent à mon idée. Seule l’équipe de neurochirurgie de l’hôpital Beaujon a été interpellée à la suite des résultats surprenants d’une de leurs patientes condamnée par un glioblastome non opérable ayant disparu, mais ils souhaitent que je démontre l’allongement de l’espérance de vie de mes malades avant de lancer officiellement une étude scientifique", indique-t-elle.

"Beaucoup de cancérologues ont perdu leur esprit critique"

"J’ai aussi été reçue à l’INCa, où ils m’ont expliqué que mon souhait de faire une étude sur les liens entre les blocages des cervicales et le cancer du cerveau me sera forcément refusé, car cela donne selon eux trop de faux espoirs aux malades et parce que je ne suis pas médecin", déplore Valérie Montaillier.

"J’ai même été menacée de suspension par la chambre disciplinaire du Conseil de l’Ordre des kinés. On me reproche l’utilisation chez des patients cancéreux d’une méthode non éprouvée par la science alors que je ne fais que recevoir des malades sur ordonnance pour des douleurs cervicales bien réelles", ajoute-t-elle.

Pourquoi de telles réactions ? "Je pense que l’idée que de simples contractures cervicales puissent contribuer à la pathologie cancéreuse dérange, probablement parce qu’elle paraît loufoque ou trop simpliste", analyse Valérie Montaillier.

"Je pense aussi que beaucoup de cancérologues sont formatés et ont perdu leur esprit critique. Peut-être aussi que certains sont arrosés par les laboratoires pharmaceutiques qui produisent les chimiothérapies... Ou alors n’est-ce qu’une simple question d’égo ?", se questionne-t-elle.

"Au vu de mes expériences professionnelles, je pense en tout cas qu’il est primordial de s'intéresser aux cervicales des patients dès le diagnostic d’un cancer du cerveau", termine-t-elle.

"Le monde du cancer bouge, et pas que dans les grandes institutions"

"Ce que fait probablement Valérie Montaillier avec ses massages, c’est qu’elle draine, ce qui a tendance à diminuer la pression, à ralentir la croissance tumorale et à diminuer sa dureté", explique le cancérologue Laurent Schwartz (ex-APHP), auteur de "Les clés du cancer" (Thierry Souccar Ed.) et responsable d’une présentation sur la fermentation cancéreuse récemment organisée au Sénat le 8 mars 2024. "Sa théorie est certainement prometteuse, possiblement correcte et surtout sans danger. Donc cela mériterait une analyse fine avec des essais carrés et propres", ajoute-t-il. 

"Malheureusement, comme Valérie Montaillier est kinésithérapeute et non cancérologue, elle n’est pas en capacité de les mener", poursuit-il. "Et si sa théorie n’émerge pas, c’est parce que toutes ces thérapeutiques originales n’ont pas de soutien industriel. Tout le monde dit vouloir faire de la recherche translationnelle et avancer, mais en pratique, cela bloque de partout", décrit-il. 

"Le monde du cancer bouge, et pas que dans les grandes institutions. L’approche de Valérie Montaillier fait partie des différentes thérapeutiques qui sont en train d’émerger à droite et à gauche et qui tendent à démontrer que le cancer est probablement une simple maladie métabolique", déclare-t-il. "Par exemple, certains patients atteints d’un cancer du cerveau qui sont passés au régime cétogène ne meurent pas. Gustave-Roussy a commencé a étudié ce genre de problématique, mais cela avance lentement", dit-il. 

Cancer du cerveau : quels sont les symptômes ? 

Outre ce potentiel blocage des cervicales, le cancer du cerveau peut entraîner d’autres manifestations physiques. "Lorsque la tumeur est de petite taille, elle n’entraîne généralement aucun problème. Mais plus elle grossit, plus les symptômes peuvent survenir", indique la Fondation ARC

"Les maux de tête constituent le symptôme le plus fréquent, et ce quel que soit le type de tumeur cérébrale. Ils se manifestent souvent le matin, parfois accompagnés de nausées, de vomissements et de pertes de connaissance", complète l’institution.

Le malade peut aussi présenter des crises d’épilepsie, des troubles de l’élocution, de la vision et de l’audition, des étourdissements, des troubles de l’équilibre, de la mémoire, des perturbations de l’apprentissage, des modifications du comportement habituel et une paralysie partielle.

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