La Britannique Keesha Walden a été diagnostiquée d’un cancer des ovaires alors que ses médecins assuraient que ses douleurs pelviennes faisaient "partie de la condition de femme". Elle s'est confié sur ce parcours médical difficile dans les pages du Daily Mail.
Douleurs pelviennes et cancer : "on m'a dit de surveiller ce que je mange"
Pour Keesha, 26 ans, tout a commencé début 2023 par des douleurs lancinantes sur le côté gauche. Elles se sont petit à petit propagées dans l’ensemble du bas-ventre. Face à cette souffrance atroce et des règles irrégulières, elle a décidé au mois de mars à consulter son généraliste.
"On m'a dit que tous mes examens étaient bons et que j’étais en bonne santé, même si le médecin généraliste ne m'a jamais vu en face-à-face. On m'a dit de surveiller ce que je mange et de faire de l'exercice, car mon IMC était parfait, mais le tour de taille était très important", confie la jeune femme au quotidien britannique.
Inquiète face à ses symptômes, la patiente a évoqué la possibilité d’un cancer. "On m'a dit que j'étais « trop jeune » pour avoir une maladie grave, surtout lorsqu'il s'agissait d'un cancer des ovaires", se souvient-elle. "Mes inquiétudes ont été balayées d'un revers de main et on m'a rassurée en me disant que mes symptômes n'étaient probablement pas inquiétants en raison de mon âge. Cette hypothèse a entraîné un retard important."
Ce n’est finalement qu’en septembre dernier, lorsque ses symptômes se sont aggravés que la Britannique a été envoyée en urgence chez un gynécologue. Un kyste a été découvert sur un de ses ovaires. Une opération a été programmée un mois plus tard pour retirer la masse. La tumeur faisait alors 26 cm, soit la taille d’un ballon de rugby. Mais surtout... les analyses ont révélé que la grosseur était cancéreuse.
Adénocarcinome mucineux : "une hystérectomie était ma seule option de survie"
Lors d’un examen de suivi en février 2024, les médecins ont découvert que sa tumeur maligne, plus précisément un adénocarcinome mucineux (un cancer de l’ovaire rare), s’est propagée. De plus, une nouvelle masse a été repérée dans son bassin et du tissu anormal sur son poumon. "En raison du retard du diagnostic, on m'a informé qu'une hystérectomie était ma seule option de survie et qu'ils soupçonnaient que le cancer était en fait au stade trois, voire au stade quatre", se souvient Keesha.
Lors de l’opération, les médecins lui ont retiré les deux ovaires, les deux trompes, l’utérus, le col de l’utérus, mais également 26 ganglions lymphatiques, l’appendice et l’épiploon (repli du péritoine, qui flotte au-devant de l'intestin grêle).
La jeune femme suit actuellement une chimiothérapie, dont elle espère que le dernier cycle sera le 6 septembre. Elle reconnaît avoir aussi beaucoup de difficultés à se projeter. "À 27 ans, la plupart des gens se concentrent sur la construction de leur vie, l’achat d’une maison, l’installation et la fondation d’une famille. Malheureusement, tout cela m'a été retiré. Ma nouvelle réalité consiste à trouver la paix avec l'inconnu."
"Les changements physiques qui accompagnent le traitement, la perte de cheveux, les fluctuations de poids, les conséquences visibles sur mon corps et les grandes cicatrices ont été difficiles à accepter", reconnait-elle.
Retard de diagnostic : il ne faut pas renoncer à avoir des réponses
Outre le diagnostic tardif, Keesha Walden déplore l’attitude des médecins face à sa situation. "L’un des cas de gaslighting les plus décourageants que j’ai vécus, s’est produit lorsque j’ai demandé à mon médecin quel était le taux de survie à cinq ans. Elle a répondu avec condescendance : « Ce ne sont que des chiffres », comme si mes préoccupations n'étaient pas pertinentes ou stupides."
"Lorsque j'ai insisté pour avoir plus d'informations, elle m'a vaguement assuré qu'elle était « assez confiante » que je serai libérée dans cinq ans, mais elle n'a offert aucune autre précision. Son incapacité à fournir une réponse concrète, combinée à son attitude dédaigneuse, m'a fait me sentir stupide d'avoir même posé la question."
Si la jeune femme témoigne aujourd’hui dans la presse, c’est pour encourager les gens à chercher des réponses auprès des médecins et à ne pas renoncer à obtenir un diagnostic, s’ils ont des symptômes qui les inquiètent.
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