- L’Unicef a lancé un appel d’offres pour obtenir des vaccins contre la Mpox, face à la recrudescence de la maladie en Afrique.
- Plus de 18.000 cas suspects et 629 décès ont été signalés cette année en RDC, l’épicentre de la crise.
- La réussite de cette initiative dépendra de la production des vaccins, de leur distribution efficace et de la sensibilisation des populations locales.
La Mpox, autrefois appelée variole du singe, continue de faire des ravages en Afrique, notamment en République démocratique du Congo (RDC). Ce pays, devenu l’épicentre de la crise, fait face à une augmentation alarmante des cas, avec plus de 18.000 cas suspects recensés cette année. Plus inquiétant encore, 629 décès ont été rapportés, dont quatre sur cinq concernent des enfants. Devant cette urgence sanitaire, l’Unicef a pris une décision cruciale : lancer un appel d’offres d’urgence pour l’acquisition de vaccins contre la Mpox, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Alliance du Vaccin Gavi et l’Africa CDC.
Garantir un accès immédiat au vaccin contre la Mpox
Cet appel d’offres vise à garantir un accès immédiat aux vaccins disponibles, tout en cherchant à accroître la production pour répondre à une demande croissante. L’Unicef prévoit des accords d’approvisionnement pour un maximum de douze millions de doses d’ici 2025, selon les capacités de production des fabricants et le financement disponible. Cette initiative pourrait être une bouffée d’oxygène pour les pays les plus durement touchés, où les infrastructures médicales sont souvent insuffisantes pour faire face à une crise de cette ampleur.
Des souches très contagieuses
La maladie, causée par le virus de la Mpox, présente deux principales souches ou "clades" : le clade 1, principalement présent en Afrique centrale, dans le bassin du Congo, et le clade 2, qui circule plutôt en Afrique de l’Ouest. En RDC, les sous-groupes 1a et 1b sont particulièrement actifs, aggravant la situation sanitaire dans les régions occidentales et orientales du pays. Ces souches sont non seulement très contagieuses, mais elles provoquent aussi des symptômes graves, en particulier chez les enfants, population la plus vulnérable.
Pour répondre à cette crise, l’OMS recommande l’utilisation de trois vaccins principaux : le MVA-BN, fabriqué par le laboratoire danois Bavarian Nordic, le LC16 de l’entreprise japonaise KM Biologics, et le vaccin ACAM2000 des États-Unis. Cependant, le MVA-BN et le LC16 n’ont pas encore obtenu la "préqualification" complète de l’OMS, un processus rigoureux garantissant la qualité et la sécurité des vaccins pour une distribution mondiale. Pour pallier ce retard, l’OMS a déclenché un examen d’urgence de ces vaccins afin d’accélérer leur déploiement.
Eviter que la Mpox devienne une pandémie mondiale
Les enjeux de cette situation sont multiples. D’abord, il s’agit de contenir la propagation de la maladie dans les pays touchés et d’éviter que la Mpox devienne une nouvelle pandémie mondiale. Ensuite, il est essentiel de protéger les populations les plus vulnérables, en particulier les enfants, qui paient le plus lourd tribut à cette épidémie. Enfin, cette crise met en lumière l’importance de la collaboration internationale pour faire face aux urgences sanitaires. L’Unicef, l’OMS et leurs partenaires jouent un rôle crucial en coordonnant les efforts pour fournir les vaccins, mais leur succès dépendra aussi de la capacité des gouvernements locaux à mobiliser les ressources nécessaires et à organiser une campagne de vaccination efficace.
Surmonter les obstacles logistiques
L'appel d’offres de l’Unicef est donc une étape décisive dans la lutte contre la Mpox en Afrique. En mettant en place des accords d’approvisionnement pour les vaccins, l’organisation humanitaire cherche à garantir une réponse rapide et adaptée aux besoins des populations. Cependant, les défis restent nombreux. Il faudra non seulement assurer une production suffisante de vaccins, mais aussi surmonter les obstacles logistiques liés à leur distribution dans des régions souvent difficiles d’accès. De plus, la méfiance à l’égard des vaccins, exacerbée par la désinformation et les rumeurs, pourrait compliquer les efforts de vaccination.
À plus long terme, cette crise souligne la nécessité de renforcer les systèmes de santé en Afrique, en investissant dans les infrastructures, la formation des personnels médicaux et l’éducation des populations sur les bienfaits de la vaccination. Une telle approche permettrait non seulement de mieux répondre aux épidémies futures, mais aussi de construire des sociétés plus résilientes face aux menaces sanitaires.
La lutte contre la Mpox en Afrique est à un tournant crucial. L’appel d’offres de l’Unicef pour obtenir des vaccins représente un espoir pour contenir la maladie et protéger les populations les plus vulnérables. Cependant, la réussite de cette initiative dépendra de la capacité des acteurs internationaux et locaux à collaborer efficacement. Cette crise rappelle l’importance d’une action rapide et coordonnée pour faire face aux urgences sanitaires.
L’importance de la sensibilisation communautaire
Au-delà des efforts pour obtenir et distribuer des vaccins, la lutte contre la Mpox en Afrique passe également par une sensibilisation accrue des communautés locales. La méfiance à l’égard des vaccins, souvent alimentée par la désinformation, constitue un obstacle majeur à la réussite des campagnes de vaccination. Des initiatives visant à éduquer les populations sur les risques de la Mpox et les bénéfices de la vaccination sont essentielles. Les leaders communautaires, les organisations locales et les médias jouent un rôle clé dans la diffusion de messages fiables et adaptés culturellement. Une approche participative, impliquant les communautés dans le processus de vaccination, pourrait non seulement améliorer l’adhésion aux vaccins, mais aussi renforcer la confiance entre les populations et les autorités sanitaires. Dans cette optique, l’Unicef et ses partenaires doivent intégrer des stratégies de communication robustes dans leur plan d’action pour assurer le succès de leur intervention.