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Troubles urinaires

Pourquoi faire pipi "au cas où” est une mauvaise idée ?

Par Sophie Raffin

Une infirmière spécialisée en urologie explique pourquoi faire pipi "au cas où” peut entraîner des troubles urinaires.

Rawf8/istock
MOTS-CLÉS :
Faire pipi juste au cas où - alors que vous n'en avez pas nécessairement besoin - peut provoquer des troubles, si cela devient une habitude.
Ce comportement peut entraîner votre vessie de manière négative et lui apprendre à contenir moins d'urine. Cela favorise aussi l’hyperactivité vésicale.
Les signes d'une vessie hyperactive peuvent inclure des mictions trop fréquentes, un sentiment d'urgence à uriner et des fuites urinaires.

Avant de quitter la maison, de faire un trajet en voiture ou d’aller voir un spectacle… nous sommes nombreux à avoir le réflexe d’aller aux toilettes, non pas par envie, mais pour éviter les pauses pipi intempestives.

Cette précaution est contreproductive, selon Nicole Waetzman, infirmière spécialisée en uro-gynécologie. "Ce comportement peut entraîner votre vessie de manière négative et provoquer un dysfonctionnement de la vessie", prévient-elle sur le site anglophone Parade.

Les “pipis au cas où” perturbent le fonctionnement de la vessie

En temps normal, un signal est envoyé au cerveau pour vider la vessie lorsque cette dernière est pleine. Aller aux toilettes avant que ce signal ne soit émis, peut compromettre ce processus. "Uriner fréquemment alors que vous n'en avez vraiment pas besoin peut entraîner votre vessie à contenir moins d'urine et à interférer avec la communication entre votre cerveau, votre vessie et votre plancher pelvien, ce qui entraîne des symptômes d'hyperactivité de la vessie", explique Nicole Waetzman.

L’hyperactivité vésicale est un trouble de la miction, plus fréquent chez les femmes surtout après la ménopause. Il se caractérise par une envie d’uriner qui apparaît de manière brusque et irrépressible. Elle est difficile à différer.

Les autres symptômes sont :

La spécialiste rappelle que si la fréquence de miction varie d’une personne à une autre, en moyenne un adulte en bonne santé urine entre 5 et 6 fois par jour.

Vessie hyperactive : comment mettre fin aux pauses pipi préventives ?

La première recommandation de Nicole Waetzman face à une vessie hyperactive est de prendre rendez-vous avec un professionnel de santé. "Il est préférable de consulter un médecin pour une évaluation afin de discuter de vos symptômes et de trouver un traitement qui vous convient le mieux", explique-t-elle.

L'infirmière apporte aussi quelques suggestions pour mettre un terme à l’habitude des pipis "au cas où” et ses conséquences. Il faut (ré)entraîner la vessie à se remplir, stocker et vider l'urine à intervalles réguliers. Une des solutions, selon elle, est de vider la vessie le matin après le petit-déjeuner, puis de le faire à intervalles réguliers tout au long de la journée. Au fil du temps, il convient de progressivement allonger le temps entre les pauses pipi.

Autre conseil : éviter de se précipiter aux WC quand l’envie apparaît. Toutefois, il ne faut pas attendre des heures, non plus. Retenir l’urine sur de longues périodes peut, en effet, aussi affaiblir le plancher pelvien.

La façon de s'installer sur la lunette des toilettes a également son importance. Nicole Waetzman recommande de s'asseoir dans une position détendue avec les deux pieds à plat sur le sol. "Cette position permet aux muscles du plancher pelvien de se détendre et facilite la vidange complète de votre vessie", explique l’experte.