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Découverte

Parkinson : on sait pourquoi un fumeur a moins de risque d’avoir la maladie

Par Sophie Raffin

Les fumeurs semblent être moins à risque de développer la maladie de Parkinson. Des chercheurs pensent avoir découvert l’explication à ce mystère.

De nombreuses études passées ont montré que le tabagisme était associé à une réduction du risque de la maladie de Parkinson. Mais cet “effet protecteur” restait jusqu’à présent inexpliqué.

Des chercheurs du Massachusetts General Hospital assurent avoir résolu ce mystère. Leurs travaux publiés dans la revue npj Parkinson’s Disease montrent que de faibles doses de monoxyde de carbone, comparables à celles reçues par les fumeurs, protègent contre la neurodégénérescence.

Parkinson : le monoxyde de carbone protège contre la maladie

Des recherches antérieures sur le monoxyde de carbone avaient révélé qu’il peut avoir des propriétés protectrices à de faibles niveaux. "De plus, il a été démontré que la surexpression de l'hème oxygénase-1, une enzyme induite par le stress qui produit du monoxyde de carbone endogène, protège les neurones dopaminergiques de la neurotoxicité dans un modèle animal de la maladie de Parkinson", explique l'auteur principal Stephen Gomperts.

Face à ces résultats, le chercheur et son équipe ont administré de faibles doses de monoxyde de carbone – comparables à une exposition de fumeurs - à des rongeurs atteints de la maladie de Parkinson. Elles étaient données sous la forme d’un médicament oral.

Les analyses ont montré que les souris malades ayant eu les pilules étaient protégées contre les caractéristiques de la maladie, notamment la perte de neurones dopaminergiques et l'accumulation de la protéine alpha-synucléine. Les scientifiques remarquent que le monoxyde de carbone à faible dose a activé les voies de signalisation qui limitent le stress oxydatif et dégradent l'alpha-synucléine.

"Ces résultats suggèrent que les voies moléculaires activées par le monoxyde de carbone à faible dose peuvent ralentir l’apparition et limiter la pathologie de la maladie de Parkinson", explique l’auteur principal.

Nouvelle voie thérapeutique contre Parkinson : une étude est programmée

Pour l’équipe, cette étude ouvre la voie à un potentiel nouveau traitement contre la maladie de Parkinson grâce à de faibles doses de monoxyde de carbone à faible. Ils ont d’ailleurs prévu de mener de nouveaux travaux pour confirmer cette hypothèse.

"En s’appuyant sur de multiples études cliniques de phase 1 et de phase 2 menées à la fois sur des personnes en bonne santé et sur des personnes atteintes de diverses pathologies cliniques, qui ont démontré l’innocuité du monoxyde de carbone aux faibles doses étudiées ici, un essai clinique sur le monoxyde de carbone à faible dose administré par voie orale chez des patients atteints de la maladie de Parkinson est prévu", prévient Stephen Gomperts.