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Cardiologie

Fibrillation atriale : un nouveau traitement qui change la donne

Un nouvel essai clinique démontre l'efficacité d'une technique de traitement de la fibrillation atriale : l'ablation par isolation des veines pulmonaires. Cette méthode permet de réduire les symptômes de cette maladie et d’améliorer la qualité de vie des patients. Une avancée majeure dans le traitement de cette maladie cardiaque fréquente.

Fibrillation atriale : un nouveau traitement qui change la donne iStock/wingedwolf




L'ESSENTIEL
  • L'ablation par isolation des veines pulmonaires réduit significativement la fibrillation atriale.
  • Cette méthode améliore aussi la qualité de vie des patients en réduisant leurs symptômes.
  • L’étude SHAM-PVI confirme que l'ablation est une option efficace et sûre pour traiter la FA, en comparaison avec un placebo.

La fibrillation atriale, souvent abrégée en FA, est un problème cardiaque très répandu. Elle se caractérise par un battement irrégulier du cœur, pouvant causer des symptômes tels que des palpitations, une fatigue intense, et parfois des étourdissements. En plus d’être inconfortable, la FA augmente aussi le risque d'accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Jusqu'à présent, les traitements de la FA reposaient principalement sur des médicaments appelés antiarythmiques, conçus pour réguler les battements du cœur. Cependant, ces médicaments ne fonctionnent pas toujours, ou peuvent entraîner des effets secondaires indésirables. C'est pourquoi les chercheurs ont développé une méthode alternative appelée « ablation par isolation des veines pulmonaires », ou plus simplement « ablation ». Ce traitement consiste à bloquer les signaux électriques anormaux dans le cœur, responsables de la FA, en créant des petites lésions contrôlées à l’aide d’un cathéter.

Les patients traités par ablation se sentent mieux dans leur vie quotidienne

Malgré le succès de l'ablation, il manquait une preuve solide pour démontrer son efficacité par rapport à un placebo (un traitement fictif). C’est ce qu’a cherché à prouver l’essai SHAM-PVI, un projet de recherche mené au Royaume-Uni, qui a comparé l’ablation réelle à une procédure placebo. Cet essai a impliqué 126 patients souffrant de FA, qui ont été répartis en deux groupes : 64 personnes ont reçu une ablation par cryoablation, une technique où le froid est utilisé pour traiter les zones du cœur concernées, tandis que 62 ont subi une procédure placebo.

L’objectif principal de l'étude était de mesurer la réduction de la « charge de FA », c’est-à-dire le pourcentage de temps pendant lequel les patients étaient en fibrillation. Les résultats, après six mois de suivi, ont révélé une différence claire entre les deux groupes. Ceux ayant reçu l’ablation ont vu leur charge de FA diminuer de 60 % en moyenne, tandis que dans le groupe placebo, cette réduction n’était que de 35 %. Pour les patients souffrant de FA persistante, la réduction était encore plus importante dans le groupe ablation, atteignant 71 %.

Outre la réduction du temps passé en FA, l’étude a aussi montré que les patients traités par ablation se sentaient mieux dans leur vie quotidienne. Ils ont déclaré avoir moins de symptômes, être plus actifs physiquement, et éprouver moins d’anxiété liée à leur état de santé.

Traiter la FA chez des patients qui ne tolèrent pas bien les médicaments antiarythmiques

L’essai SHAM-PVI se distingue par sa rigueur scientifique. Il a été mené en « double aveugle », c’est-à-dire que ni les patients ni les médecins ne savaient qui avait réellement reçu l’ablation et qui avait eu la procédure placebo. Cela permet d’éviter que les attentes des patients ou des médecins influencent les résultats. Cette approche assure donc des conclusions plus fiables.

Les résultats de cet essai viennent confirmer que l'ablation est une méthode efficace pour traiter la FA chez des patients qui ne tolèrent pas bien les médicaments antiarythmiques ou pour qui ces derniers ne fonctionnent plus. Grâce à ces données solides, les médecins peuvent désormais orienter leurs patients souffrant de FA symptomatique vers l'ablation avec plus de confiance.

Un autre point important mis en évidence par l'étude est l'amélioration globale de la qualité de vie des patients traités par ablation. Ceux-ci ont rapporté se sentir mieux physiquement, mais aussi émotionnellement, en ressentant moins d’anxiété liée à leur maladie. C’est un élément crucial, car la FA peut avoir un impact considérable sur la vie quotidienne des personnes qui en souffrent, les empêchant parfois de mener une vie normale.

De plus, les patients atteints de FA persistante, une forme plus grave de la maladie, ont particulièrement bénéficié de l'ablation, ce qui pourrait encourager davantage de personnes à envisager cette option de traitement plus tôt dans leur parcours médical.

Des perspectives prometteuses

Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles recherches. Par exemple, il serait intéressant de tester cette méthode d’ablation sur des patients plus jeunes ou ayant d’autres problèmes de santé pour voir si elle est également efficace dans ces cas-là. À long terme, cette technique pourrait devenir un traitement standard pour toutes les personnes souffrant de FA, surtout celles qui ne répondent pas bien aux médicaments.

De plus, l’étude SHAM-PVI pourrait inciter à évaluer d’autres types d’ablation, comme la radiofréquence ou le laser, pour déterminer si l’une de ces approches est encore plus efficace pour certains patients.

https://www.pourquoidocteur.fr/MaladiesPkoidoc/891-Fibrillation-auriculaire-prevenir-le-risque-d-accident-vasculaire-cerebral

Comment se déroule une ablation pour traiter la fibrillation atriale ?

L'ablation pour traiter la fibrillation atriale est une intervention très peu invasive réalisée en milieu hospitalier. Voici les principales étapes :

- Préparation du patient: le patient est généralement sous sédation ou anesthésie légère. Un cathéter est inséré dans une veine, souvent au niveau de l'aine, pour accéder au cœur.

- Cartographie du cœur: à l’aide d’imagerie en temps réel, le médecin identifie les zones des veines pulmonaires où se trouvent les circuits électriques anormaux responsables de la fibrillation.

- Ablation: en utilisant de la chaleur (radiofréquence) ou du froid (cryoablation), de petites lésions sont créées sur le tissu cardiaque pour bloquer ces signaux électriques anormaux.

- Fin de l’intervention: le cathéter est retiré et le patient reste sous surveillance pour vérifier l’efficacité de l’intervention.

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