- L'ESC a profité de son congrès pour présenter une nouvelle classification pour la pression artérielle.
- L'hypertension est toujours diagnostiquée quand la pression artérielle est supérieure ou égale à 140/90 mmHg.
- Mais si le patient affiche une pression systolique entre 120 et 139 mmHg et une pression diastolique entre 70 et 89 mmHg, il est diagnostiqué avec une pression artérielle élevée.
Le congrès de l’ESC qui s’est tenu à Londres du 30 août au 2 septembre 2024, a été l’occasion pour les professionnels de santé de prendre connaissance de la nouvelle classification de la pression artérielle. Cette dernière se veut plus en phase avec les risques encourus par les patients.
Tension artérielle : les nouvelles mesures à connaître
Pas de changement concernant l’hypertension artérielle. Un patient affichant une pression artérielle supérieure ou égale à 140/90 mmHg en consultation, sera diagnostiqué comme hypertendu. En revanche, la nouvelle classification précise la notion de pression artérielle élevée. Elle est diagnostiquée lorsque la mesure systolique est entre 120 et 139 mmHg et la diastolique se situe entre 70 et 89 mmHg. Une pression artérielle non élevée est pour sa part en dessous de 120/70 mmHg.
Pourquoi les cardiologues ont revu la classification de la pression artérielle ? "Ça part d’un constat qu’on connaît : le risque imputable à l’élévation de la pression artérielle commence très tôt, même en dessous de 120 mmHg. Ces recommandations se sont réapproprié ce message", a expliqué Pr Atul Pathak dans une interview accordée à Cardio-online.
L’objectif de cette nouvelle classification est d’améliorer la prise en charge et l’identification des personnes à risque. Si tous les malades hypertendus peuvent bénéficier d’un traitement, les recommandations prévoient des consignes personnalisées pour les patients PA élevée. Les médicaments peuvent être envisagés s’ils sont à risque (insuffisance rénale chronique modérée ou sévère, maladie cardiovasculaire avérée, diabète…) ou encore si leur pression artérielle reste au-dessus de 130/80 mmHg malgré l’adoption d’une meilleure hygiène de vie (alimentation, exercice…).
Par ailleurs, les patients recevant des médicaments anti-hypertenseurs ont un objectif vu à la baisse. La pression artérielle systolique doit être de 120 mm Hg à 129 mm Hg avec le traitement.
HTA : des consignes hygiéno-diététiques aussi revues
Les nouvelles recommandations se sont aussi penchées sur les règles d’hygiène de vie données aux patients et ont apporté des précisions. La lutte contre la sédentarité reste un élément important de la santé cardiovasculaire. Il est toujours recommandé de faire au minimum 150 minutes d’activité physique modérée hebdomadaires (aquagym, ski alpin, frisbee, voile, badminton, golf). Mais si vous n’arrivez pas à dégager 2h30 dans votre semaine, vous pouvez opter pour 75 minutes d’activité physique vigoureuse (jogging, VTT, saut à la corde, football, basket-ball…) réparties sur trois jours en complément d’activité d’intensité modérée ou faible (jardiner, pétanque, faire le ménage, marcher, bowling…).
Toutefois, attention en cas d’hypertension non contrôlée au repos, l’exercice doit être pratiqué avec prudence, rappellent les experts.
Les cardiologues confirment par ailleurs que les régimes DASH et méditerranéen sont conseillés pour le cœur. De plus, les sucres libres, notamment les boissons sucrées, ne doivent pas constituer plus de 10 % de l’apport énergétique. Et, il est préférable de ne pas en boire “à un jeune âge”.
Il est aussi conseillé désormais aux personnes souffrant d'hypertension sans maladie rénale chronique modérée ou avancée d’augmenter leur apport en potassium, soit par le biais de substituts de sel ou de régimes riches en fruits et légumes.