- Le fait de consommer à l’excès des aliments riches en graisses saturées (beurre, viandes grasses, chips, gâteaux...) peut endommager notre état de santé en moins de quatre semaines, selon une étude menée sur des volontaires pendant 24 jours.
- Aucun participant n'a pris de poids, mais ceux qui ont consommé le plus de graisses saturées ont vu augmenter leur taux de mauvais cholestérol, la quantité de graisses stockées dans leur foie, ainsi que leur risque cardiaque.
- A l’inverse, le groupe qui a suivi un régime riche en graisses polyinsaturées a subi des changements beaucoup plus positifs après 24 jours.
Si l’on sait qu’une alimentation trop grasse est nocive pour la santé à long terme, elle pourrait bien dégrader notre organisme encore plus rapidement qu’on ne le pense. En effet, selon une nouvelle étude publiée par la British Heart Foundation et présentée lors du congrès de la Société européenne de cardiologie à Londres, le fait de consommer à l’excès des aliments riches en graisses saturées peut endommager notre état de santé en moins de quatre semaines.
Une dégradation rapide de la santé avec les graisses saturées
Pour parvenir à ce constat, les chercheurs de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) ont recruté 24 participants pour leur faire suivre deux régimes distincts pendant 24 jours. Un premier groupe a consommé des produits riches en graisses saturées (beurre, viandes grasses, chips, gâteaux...), mauvaises pour la santé, tandis que l’autre groupe a mangé des aliments riches en graisses polyinsaturées (poissons gras, huile de tournesol, noix...), qui fournissent au corps des nutriments essentiels tels que les oméga-3 et 6. Chaque volontaire a passé une IRM et un test sanguin au début et à la fin de l’essai, afin de mesurer l’impact du type de graisses consommées sur les facteurs de risque connus de maladies cardiaques.
Résultat, aucun participant n'a pris de poids, mais ceux qui ont consommé le plus de graisses saturées ont vu leurs indicateurs de santé se dégrader nettement après seulement 24 jours d’alimentation. Non seulement leur taux de cholestérol LDL (le "mauvais") a augmenté de 10 %, mais la quantité de graisses stockées dans leur foie a également bondi d’environ 20 %, ce qui augmente le risque de diabète de type 2 et de pathologies cardiovasculaires. Leurs analyses ont par ailleurs révélé un risque accru de maladies cardiaques.
"Un régime composé de graisses saturées peut modifier négativement les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, même lorsqu’une personne ne prend pas de poids", résume Nikola Srnic, auteur principal de l’étude.
Le rôle protecteur des graisses insaturées
A l’inverse, le groupe qui a suivi un régime riche en graisses polyinsaturées a subi des changements beaucoup plus positifs après 24 jours. A savoir une baisse du cholestérol sanguin total et des niveaux de "mauvais" cholestérol d'environ 10 %, ainsi qu’une augmentation des réserves d'énergie dans leur muscle cardiaque par rapport à la période précédant l'étude. Des résultats qui confirment "le rôle protecteur" des graisses insaturées.
"C’est le type de graisse, et non la quantité de graisse, qui est importante. Il est intéressant de constater à quel point un tel changement peut se produire aussi rapidement, et silencieusement, en à peine trois semaines", conclut Nikola Srnic.