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Commotion cérébrale dans le sport : pas de déclin cognitif observé chez les amateurs

Par Sophie Raffin

Selon une nouvelle étude, les commotions cérébrales liées à la pratique d'un sport ne sont pas liées à une perte de capacités cognitives chez les sportifs non-professionnels.

Aleksej Sarifulin/istock
Les commotions cérébrales liées au sport ne sont pas forcément associées à des risques cognitifs à long terme chez les athlètes non professionnels.
Les sportifs amateurs blessés avaient même de meilleures performances cognitives dans certains domaines.
Pour les chercheurs, ces résultats suggèrent que la pratique d'un sport, même si une personne subit une commotion cérébrale, peut être bénéfique pour les résultats cognitifs à long terme.

Rugby, boxe, football américain…. plusieurs études ont montré que les athlètes ayant souffert de commotions cérébrales avaient un risque accru de déclin cognitif en vieillissant. Les sportifs amateurs peuvent se rassurer. Ce lien ne se vérifie pas chez les non-professionnels, selon une étude de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie) et de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni).

L’étude, publiée dans la revue Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry (JNNP), montre que le sport reste bénéfique pour la santé cérébrale, même en cas de blessure.

Commotion cérébrale des sportifs amateurs : pas de déclin cognitif

Pour évaluer les conséquences des commotions cérébrales liées au sport chez les athlètes non-professionnels, les chercheurs ont repris les données de plus de 15.000 participants de l’étude PROTECT menée au Royaume-Uni auprès de personnes âgées de 50 à 90 ans.

39,5 % des volontaires ont indiqué avoir subi au moins une commotion cérébrale. Elle était de forme modérée à grave pour 3,2 % des sondés. En moyenne, la dernière blessure à la tête remontait à 29 ans avant l’étude et la première était 39 ans plus tôt. Les chercheurs ont ensuite noté si la commotion était liée au sport ou non.

L’analyse a montré que le groupe ayant eu un choc à la tête avait une mémoire de travail supérieure de 4,5 % par rapport à ceux n’ayant jamais été blessés. Leur capacité de raisonnement était 7,9 % plus élevée. Autre constat : les personnes ayant eu une commotion en faisant du sport avaient également un meilleur raisonnement verbal et une meilleure attention. À l’inverse, les participants ayant subi au moins 3 commotions non liées au sport (accidents ou agressions, par exemple) présentaient une vitesse de traitement et une attention plus faibles, ainsi qu’une trajectoire de raisonnement verbal déclinante avec l’âge.

Commotion cérébrale : le sport reste bénéfique même en cas de blessure

"Cette étude suggère que le sport pourrait avoir des effets bénéfiques à long terme qui pourraient l’emporter sur les effets négatifs des commotions cérébrales, ce qui pourrait avoir des implications importantes pour les décisions politiques concernant la participation aux sports de contact. Il se peut aussi que les blessures à la tête non liées au sport entraînent des lésions cérébrales plus importantes que les commotions cérébrales liées au sport", explique l'auteure principale, la professeure Vanessa Raymont de l’Université d’Oxford et de l’Oxford Health NHS Foundation Trust dans un communiqué.

Toutefois, n’omettez pas volontairement de mettre votre casque lors de vos balades à vélo et n’allez pas chercher, non plus, les ennuis avec l’équipe adverse lors de votre prochain match dans l'espoir d'augmenter vos capacités de raisonnement.

"Ce résultat ne doit pas être surestimé : les effets bénéfiques étaient faibles et chez les personnes ayant subi deux ou plusieurs commotions cérébrales liées au sport, la commotion cérébrale n'apporte plus aucun bénéfice. De plus, cette étude ne s’applique pas aux commotions cérébrales chez les athlètes professionnels, dont les blessures à la tête ont tendance à être plus fréquentes, débilitantes et graves."