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Virus : les élevages chinois d’animaux à fourrure, une nouvelle menace ?

Plusieurs dizaines de virus, dont certains sont susceptibles d’être transmis à l’homme, ont été détectés dans des élevages d’animaux à fourrure en Chine.

Virus : les élevages chinois d’animaux à fourrure, une nouvelle menace ? luckystep/IStock




L'ESSENTIEL
  • Près de 125 virus, dont 36 nouvelles espèces, ont été détectés chez des animaux à fourrure en Chine.
  • 39 de ces virus présentent un risque élevé de transmission entre espèces, dont chez l’homme.
  • Les responsables de cette étude ont appelé à une surveillance plus rigoureuse des élevages d’animaux à fourrure pour prévenir les risques d’une autre pandémie virale.

Fréquemment élevés pour leur fourrure, les visions, les rats musqués ou encore les chiens viverrins pourraient constituer une nouvelle menace à l’échelle mondiale. En cause ? Environ 125 virus, parfois de nouvelles espèces, ont été identifiés dans des élevages d’animaux à fourrure en Chine, selon une nouvelle étude parue dans la revue Nature.

Environ 36 nouveaux virus découverts dans des élevages

Pour les besoins de cette recherche, l’équipe scientifique a séquencé le matériel génétique d’échantillons de poumons et d’intestins provenant de 461 animaux à fourrure décédés à cause d’une maladie entre 2021 et 2024. La majorité des animaux étaient issus d’élevage, mais une cinquantaine étaient des animaux sauvages.

D’après leurs résultats, les cherches ont recensé 125 espèces de virus chez les animaux, dont 36 nouvelles. Ils ont également indiqué que 39 de ces virus présentent un risque élevé de transmission entre espèces, y compris chez l’homme.

Un appel à une "surveillance plus rigoureuse" des élevages d’animaux à fourrure

Près de sept espèces de coronavirus ont été détectés parmi les animaux, dont le coronavirus de pipistrelle HKU5 qui inquiète particulièrement Edward Holmes, virologue ayant mené des études sur le Covid-19. Cet agent pathogène avait déjà été décelé chez les chauves-souris, mais il a été identifié pour la première fois dans les poumons de deux visons d’élevage. Or, ce virus est un parent du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), potentiellement mortel pour l’homme. "Le coronavirus de pipistrelle HKU5 doit immédiatement être placé sur une liste de surveillance. Son passage des chauves-souris aux visons d'élevage doit servir de signal d’alarme", a prévenu le co-auteur de cette nouvelle recherche.

Au cours de ces travaux, les scientifiques ont également constaté la présence de trois sous-types du virus de la grippe A - H1N2, H5N6 et H6N2 - dans les poumons du vison ainsi que du rat musqué.

Face à ces premiers résultats, l’équipe a appelé à une surveillance plus rigoureuse des élevages d’animaux à fourrure en Chine et dans le monde entier, afin de réduire les risques de propagation aux humains. "Le commerce de la fourrure pourrait facilement engendrer une autre pandémie virale", a déclaré Edward Holmes à l’AFP.

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