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QUESTION D'ACTU

Santé publique

Les tatouages, une «agression» pour l’organisme ?

L’encre des tatouages pourrait potentiellement favoriser les lymphomes malins, selon une récente recherche suédoise.

Les tatouages, une \ Esteban Martinena Guerrero/IStock




L'ESSENTIEL
  • L’encre des tatouages renferme parfois des substances potentielles nocives pour l’organisme.
  • Une étude suédoise a récemment observé une association entre les lymphomes malins et l’exposition au tatouage.
  • Ce risque ne serait pas lié à la taille ou à l’aspect du tatouage, mais plutôt à la période durant laquelle il a été réalisé.

Très populaires, les tatouages contiennent parfois des substances nocives pour l’organisme comme des amines aromatiques primaires, des hydrocarbures aromatiques polycycliques et des métaux. Les effets à long terme de l’encre de tatouage restent toutefois encore méconnus.

Un lien entre l’exposition au tatouage et les lymphomes malins

Une étude de l’Université de Lund (Suède) a récemment suggéré que l’encre de tatouage provoque un dépôt de pigments dans les ganglions lymphatiques, dont le rôle est de filtrer les déchets et cellules endommagées. L'organisme réagirait alors à cette "agression" en induisant une réaction immunologique.

Dans le cadre de cette recherche, publiée dans The Lancet, l’équipe scientifique a utilisé les registres nationaux des autorités suédoises pour évaluer la corrélation entre les tatouages et les risques de lymphomes malins, autrement dit des tumeurs malignes du système lymphatique. La population étudiée comprenait 11.905 personnes, dont des cas de lymphomes malins ont été diagnostiqués entre 2007 et 2017.

Un risque 21% plus élevé de lymphomes malins chez les tatoués

D’après les résultats, les personnes tatouées présentaient un risque 21% plus élevé de lymphome par rapport à celles n’ayant pas de tatouage. Comme l’ont expliqué les chercheurs, la taille ou l’aspect du tatouage n’augmenterait pas les risques de lymphome. En revanche, ce risque serait plus élevé pour les tatouages réalisés il y a moins de deux ans, ainsi que pour ceux datant de plus de 10 ans. "Nous n'avons trouvé aucune preuve de l'augmentation du risque avec une plus grande surface corporelle totale tatouée. Le risque associé à l'exposition au tatouage semble être plus élevé pour le lymphome diffus à grandes cellules B", ont-ils indiqué dans leurs travaux.

Pour l’équipe suédoise, ces premiers résultats révèlent donc une association entre un risque accru de lymphome malin à la suite d’un tatouage. En revanche, des recherches plus approfondies sont nécessaires pour établir la causalité.

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