Et si la résilience mentale était la clé pour espérer vivre plus longtemps que les autres ? D’après une nouvelle étude publiée dans la revue BMJ Mental Health, la forte capacité à s’adapter aux aléas et aux événements difficiles, en l’occurrence à un âge avancé, est directement associée à un risque plus faible de décès.
La capacité à rebondir associée à un vieillissement plus lent
La capacité de résilience évolue et varie selon les périodes de notre vie, expliquent les chercheurs de la Sun Yat-Sen University, en Chine, à l'origine de l'étude. On sait déjà qu’en approchant un certain âge, avoir de bonnes compétences d'adaptation peut compenser l'impact négatif des maladies chroniques et du handicap qui en résulte. La capacité à rebondir physiquement après une maladie et un traumatisme a notamment été associée à un vieillissement plus lent et une mortalité plus faible.
Pour savoir si la résilience mentale avait des effets similaires, les chercheurs ont utilisé une enquête menée sur plus de 10.000 adultes américains âgés en moyenne de 66 ans. Leur résilience individuelle a été mesurée en évaluant diverses qualités comme la persévérance, le calme, le sens du devoir, l’autonomie et la reconnaissance du fait que certaines expériences doivent être affrontées seul. Le score moyen était de 9,18 sur une échelle de 0 à 12. Les participants ont été suivis jusqu'au décès ou jusqu’à mai 2021, après une période de suivi moyenne de 12 ans.
La résilience mentale réduit le risque de décès
"Une association presque linéaire est apparue entre le score de résilience mentale et le décès, toutes causes confondues : plus le score était élevé, plus le risque de décès était faible, cette association étant plus forte chez les femmes que chez les hommes", peut-on lire dans un communiqué.
Les scores de résilience ont été divisés en quartiles et associés à des probabilités de survie sur 10 ans. La probabilité était de 61 % pour les volontaires du quartile inférieur (les moins résilients), de 72 et 79 % pour ceux des quartiles moyens, et de 84 % pour ceux du quartile supérieur. L'analyse a montré que ceux du quartile le plus élevé étaient 53 % moins susceptibles de mourir au cours des dix prochaines années que ceux du quartile le plus bas.
"Il s'agit d'une étude d'observation et, en tant que telle, aucune conclusion ferme ne peut être tirée sur la causalité, reconnaissent les chercheurs. Mais nos résultats soulignent l'efficacité potentielle des interventions visant à promouvoir la résilience psychologique pour limiter les risques de mortalité."