- Les maladies coronariennes, comme l'angine de poitrine ou l'infarctus du myocarde, sont provoquées par l'athérosclérose.
- Chez les personnes atteintes et fumeuses, mieux vaut arrêter totalement de fumer plutôt que de réduire la consommation de tabac.
- L'arrêt du tabac permet de réduire de près de 50 % le risque d'accident vasculaire cérébral majeur.
Arrêter de fumer est bon pour la santé : ce n’est pas une surprise. Pour autant, des chercheurs se sont intéressés aux effets concrets de l’arrêt du tabac chez des patients atteints de maladie coronarienne. Ils ont présenté leurs résultats lors du Congrès de la Société Européenne de Cardiologie, qui s’est tenu entre le 30 août et le 2 septembre à Londres. Ils ont constaté que l’arrêt du tabac était bien plus bénéfique pour la santé des personnes souffrant de ces pathologies, par rapport à la réduction du tabagisme.
Quel est l’impact précis du tabac sur les personnes atteintes de maladie coronarienne ?
Dirigée par le Dr. Jules Mesnier de l’hôpital Bichat - Claude Bernard à Paris, l’étude est basée sur les données médicale de plus de 30.000 patients, tous atteints de maladie coronarienne. Ces pathologies sont provoquées par l’accumulation de mauvais cholestérol dans les artères, aussi appelée athérosclérose. Les plus fréquentes sont l’angine de poitrine et l’infarctus du myocarde. Tous les participants avaient été diagnostiqués pour ce type d’évènement cardio-vasculaire et étaient stabilisés.
Dans ces travaux, les chercheurs ont cherché à comprendre quel était l’impact précis du tabac sur la santé des patients. Pour ce faire, ils ont recensés les événements cardiovasculaires indésirables majeurs (MACI), comme un décès d’origine cardiovasculaire ou un infarctus du myocarde, au cours d’une période de suivi de 5 ans.
Arrêt du tabac : une réduction de près de 50 % du risque d’accident vasculaire cérébral majeur
12,5 % des participants fumaient au moment où ils ont été diagnostiqués. Parmi eux, 72,8 % ont arrêté de fumer dans l'année qui a suivi, tandis que seulement 27,2 % ont arrêté au cours des années suivantes. "Les patients qui ont arrêté de fumer après un diagnostic de maladie coronarienne ont amélioré de manière significative leurs résultats cardiovasculaires, quel que soit le moment de l'arrêt, avec une réduction de 44 % du risque d'accidents vasculaires cérébraux majeurs", concluent les auteurs.
En revanche, pour les fumeurs ayant seulement réduit leur consommation, le risque d'accidents vasculaires cérébraux majeurs n'a pas été "significativement modifié par rapport aux fumeurs qui n'ont pas modifié leurs habitudes tabagiques". Pour ces derniers, le risque d'accidents vasculaires cérébraux majeurs a augmenté : 8 % pour chaque année supplémentaire de tabagisme actif.
"Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer"
"J’aime dire à mes patients qu’il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour arrêter de fumer, même si plus un patient arrête tôt, mieux c’est pour réduire le risque cardiovasculaire, rappelle le Dr Mesnier . Et il ne suffit pas de réduire le tabagisme. Des messages courts et clairs sont nécessaires pour les fumeurs à chaque intervention médicale, soulignant la nécessité d’arrêter. Dire aux patients qu’ils peuvent réduire de moitié leur risque d’un événement majeur ultérieur ou de décès – comme nous l’avons montré ici – est un message puissant."