Dans son Portrait social dressé il y a quelques semaines, l’Insee rappelait que plus d’un million de pilules du lendemain sont vendues chaque année. Près d’une jeune sur deux a eu recours à cette contraception d’urgence en 2010. Et en dépit de tous les moyens mis à la disposition des femmes, le nombre d’IVG, y compris chez les ados, ne baisse pas en France.
Le manque d’information est souvent à l’origine de ces situations d’urgence. A qui parler ? Les parents ne sont pas les meilleurs référents. Le médecin semble être le mieux placé pour aborder ces questions. Mais la réalité est beaucoup plus nuancée.
La discussion sur le sujet dure en moyenne 36 secondes sur une consultation de 22 minutes ! Ce sont des chercheurs de l’école de médecine de l’université Duke, en Caroline du Nord (États-Unis) qui ont publié ces résultats dans la revue Jama Pediatrics. Tout en respectant les conditions de confidentialité, ils « ont enregistré de manière anonyme les conversations de 253 adolescents, âgés de 12 à 17 ans, et de leur médecin lors de leur check-up annuel dans onze centres hospitaliers de Caroline du Nord », explique Jean-Luc Nothias dans le Figaro.
La sexualité est abordée seulement dans 65 % des cas et de manière très brève. Certes, notent les auteurs, l’immense majorité des jeunes a tendance à répondre par oui ou par non aux questions des praticiens. « Cet échange est trop limité pour répondre aux besoins de prévention de la santé sexuelle des adolescents », précise Stewart Alexander, principal auteur de l’étude.
D’autant que ce sont les ados les plus âgés qui parlent le plus facilement de sexualité. Or, dans ce domaine, rappelle le spécialiste, mieux vaut avoir ce type de conversation deux ans trop tôt qu’un jour trop tard.
Seule note encourageante, plus la visite a été longue et confidentielle, plus la sexualité a été abordée, relève le quotidien. Le face à face médecin-ado est donc un mode d’échange à privilgier.
Permière diffusion : 6 janvier 2014