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Champignon

Les pellicules, un risque pour le cancer du sein ?

Par Stanislas Deve

Une étude suggère un lien entre un champignon cutané causant des pellicules et un risque accru de développer un cancer du sein. Ce n’est pas le premier micro-organisme à être associé au cancer.

AndreyPopov / istock
D’après des scientifiques, Malassezia globosa, une espèce de champignons semblables à des levures, pourrait infiltrer le tissu mammaire riche en graisses et, à partir de là, augmenter le risque de développer un cancer du sein.
Ce n'est pas la première fois qu'un organisme microscopique est lié au cancer. "Bien qu'elle soit toujours controversée, la relation entre les microbes et le cancer attire l'attention."
L'un d'eux est Fusobacterium nucleatum, une bactérie vivant dans la plaque dentaire : des chercheurs américains ont découvert qu'un sous-type spécifique de cette bactérie était présent dans les tissus tumoraux dans environ 50 % des cas de cancer du côlon.

Si le fait d’avoir des pellicules est relativement banal, non pathologique ni contagieux, ces petites particules blanchâtres qui se retrouvent parfois innocemment sur les épaules pourraient bien être plus problématiques qu’on ne le pense. Une équipe de chercheurs de l’Université Hebei, en Chine, a en effet découvert un lien entre Malassezia globosa, un champignon cutané commun à l’origine de pellicules, et le risque de cancer du sein. Ses travaux ont été publiés dans la revue mBio.

Un champignon causant des pellicules qui infiltre le tissu mammaire

D’après les scientifiques, Malassezia globosa, une espèce de champignons semblables à des levures, pourrait infiltrer le tissu mammaire riche en graisses et, à partir de là, augmenter le risque de développer la maladie. En partant de cette hypothèse, les scientifiques ont mené des expériences sur des souris atteintes de cancer du sein. Ils leur ont injecté le champignon dans leurs tumeurs pour en observer les effets. Ils ont constaté que celles qui avaient été colonisées par le champignon avaient un taux de croissance plus élevé, bien qu'ils n'aient pas précisé exactement à quel point elles grandissaient plus vite.

Bien que la manière exacte dont Malassezia globosa atteint le tissu mammaire reste floue, "ces résultats pourraient avoir des implications thérapeutiques", notent les chercheurs. "Il est crucial de prendre soin de la peau non seulement pour la beauté, mais aussi pour la santé."

Ils ajoutent que des études supplémentaires sont nécessaires car ce n'est pas la première fois qu'un organisme microscopique est associé au cancer. "Bien qu'elle soit toujours controversée, la relation entre les microbes et le cancer attire l'attention. [...] Le déséquilibre de la microflore dans la tumeur peut entraîner des troubles dans le microenvironnement tumoral."

De multiples bactéries associées à un risque accru de cancer

Des études antérieures ont ainsi suggéré des liens entre certains micro-organismes et un risque accru de certains cancers. L'un d'eux est Fusobacterium nucleatum, une bactérie vivant dans la plaque dentaire : des chercheurs américains ont découvert qu'un sous-type spécifique de cette bactérie était présent dans les tissus tumoraux dans environ 50 % des cas de cancer du côlon. Une autre bactérie, appelée Streptococcus anginosus et normalement présente dans la gorge, la bouche et le vagin, peut provoquer une réponse inflammatoire et favoriser la croissance des cancers de l’estomac, le cinquième plus courant dans le monde. Un autre type de bactéries, Helicobacter pylori, est également connu pour provoquer des ulcères d’estomac, et donc augmenter le risque de cancer gastrique.