L’équipe de recherche "Sénescence cellulaire, cancer et vieillissement" du Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon (CRCL) et basée sur le site du Centre Léon Bérard a récemment mis en lumière une découverte qui pourrait permettre de développer une nouvelle stratégie thérapeutique dans un cancer pédiatrique bien connu : le neuroblastome.
Neuroblastome : un nouveau mécanisme identifié
Les chercheurs de l’équipe (en particulier Nadine Martin) ont identifié un nouveau mécanisme de sauvegarde qui implique la communication entre les 2 usines situées à l’intérieur des cellules que sont les mitochondries et le réticulum endoplasmique.
"Dans de nombreux types de cancers ce mécanisme est perdu et non-réactivable", explique le centre Léon Bérard dans un communiqué de presse. "Néanmoins, ce mécanisme pourrait être réactivable dans quelques cas comme dans les neuroblastomes les plus agressifs, c'est-à-dire ceux qui sont amplifiés pour l’oncogène NMYC", poursuit-il.
"Grâce à cette découverte, on sait qu’une molécule pourrait permettre de réactiver le mécanisme de sauvegarde identifié et ainsi combattre ce cancer", peut-on aussi lire dans le document envoyé aux rédactions.
Neuroblastome : sur quoi porteront les prochaines recherches ?
Dans les prochaines années, l’équipe espère pouvoir continuer à faire la preuve de cette découverte dans d'autres modèles et dans d’autres types de tumeurs pédiatriques. Elle projette aussi d'identifier bientôt des premières molécules compatibles avec la clinique.
Ce projet concerne aujourd’hui plusieurs spécialistes dont Céline Delloye-Bourgeois (responsable de l’équipe KidsCaN "Neurosciences du cancer et métastase des cancers pédiatriques" au CRCL), Benoit Dumont (oncologue pédiatre à l’IHOPe et membre de l’équipe KidsCaN) et Laura Broutier (chercheuse dans l’équipe "Mort cellulaire et cancers de l’enfant" au CRCL).
Neuroblastome : définition, symptômes et incidence
Le neuroblastome est une tumeur maligne dérivée des cellules à l'origine du système nerveux sympathique et peut être retrouvée en avant de la colonne vertébrale.
Le neuroblastome représente environ 10 % des tumeurs solides de l'enfant de moins de 15 ans, soit 130 à 150 nouveaux cas par an en France. C'est la tumeur maligne du nourrisson la plus fréquente : 50 % des enfants touchés ont moins de 1 an et dans 90 % des cas la maladie se déclare avant l'âge de 5 ans.
"Les manifestations cliniques du neuroblastome sont très variables. Elles dépendent du site de la tumeur primitive, le plus souvent dans l’abdomen, le long de la colonne vertébrale ou dans la glande surrénale. Souvent, les signes initieux sont en rapport avec les métastases osseuses et/ou des difficultés à la marche", indique Gustave Roussy.
Le taux de survie du neuroblastome varie de 40 % à plus de 95 %.