La maladie charrie son lot de dommages collatéraux. Un cancer diagnostiqué chez un membre de la famille peut augmenter le risque, pour les parents et les conjoints, de développer des maladies psychiatriques et cardiovasculaires. C’est ce que rapporte une nouvelle étude publiée dans CANCER, une revue internationale de l'American Cancer Society.
78.000 parents et conjoints de patients atteints de cancer
"Avoir un proche diagnostiqué d’un cancer peut être une expérience stressante et traumatisante pour toute la famille", expliquent les chercheurs de la Mayo Clinic, aux Etats-Unis, dans un communiqué. Parce que le stress influence non seulement la santé mentale mais aussi la santé cardiovasculaire, les chercheurs ont voulu savoir si un diagnostic de cancer pouvait contribuer à des résultats psychiatriques et cardiovasculaires négatifs chez les membres de la famille du patient.
En utilisant la base de données de la population de l'Utah, les scientifiques ont identifié près de 78.000 parents au premier degré et conjoints de quelque 50.000 personnes atteintes d’un cancer génito-urinaire entre 1990 et 2015. Ils les ont comparés à un groupe témoin de plus de 80.000 parents et conjoints de quelque 245.000 personnes non diagnostiquées d’un cancer.
L'équipe de chercheurs a constaté que, dans les cinq ans suivant le diagnostic de cancer d’un membre de la famille, 7,1 % des parents et des conjoints avaient reçu un diagnostic de maladie psychiatrique, et 7,6 % un diagnostic de maladie cardiovasculaire. Un, trois et cinq ans après le diagnostic de cancer, les proches du patient avaient un risque accru de 10 %, 5 % et 4 % de contracter une maladie psychiatrique par rapport aux témoins, et de 1 %, 3 % et 5 % une maladie cardiovasculaire.
Un risque encore plus élevé chez les parents d’enfants atteints de cancer
Sans grande surprise, les parents d'enfants atteints de cancer étaient les premiers affectés par le diagnostic : un an après l’annonce, leur risque de développer des troubles de santé était "presque 4 fois plus élevé" que pour les autres parents. A noter par ailleurs qu’un diagnostic de cancer du rein ou de la vessie semblait être "le plus stressant" parmi les types de cancer génito-urinaire, tandis que le cancer du testicule était "le moins".
"Un diagnostic de cancer est un événement qui change la vie des patients et de leurs familles. [...] En tant que professionnels de la santé, nous devrions adopter une approche multidisciplinaire pour faire face au stress d'un diagnostic de cancer en aidant à atténuer la pression financière, le fardeau du traitement et l'impact émotionnel sur le patient et sa famille", concluent les auteurs de l’étude.
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