- Avec plus de 8.800 cas par an en France, le cancer de l’endomètre est le plus fréquent des cancers gynécologiques après celui du sein.
- Le principal symptôme d’alerte est la présence de saignements génitaux, mêmes minimes, après la ménopause ou en dehors des règles avant la ménopause.
- Le vieillissement, le surpoids, l’obésité, le diabète, l'hypertension artérielle et le fait de ne jamais avoir été enceinte sont les principaux facteurs de risque du cancer de l'endomètre.
Une nouvelle campagne de communication du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, de la Société de Chirurgie Gynécologique et Pelvienne, de la Société Française d'Onco-Gynécologie, de la Société Française de Chirurgie Oncologique, du Fonds pour la Santé des Femmes et de trois associations de patients vise actuellement à sensibiliser au cancer de l'endomètre. Pour ce faire, les experts ont analysé une liste des idées reçues qui circulent sur cette maladie peu connue du grand public.
1) Le cancer de l’endomètre est rare.
Faux - Avec plus de 8.800 cas par an en France, le cancer de l’endomètre est le plus fréquent des cancers gynécologiques après celui du sein. 2.500 femmes en meurent chaque année dans notre pays.
2) Il n’y a pas de symptômes d’alerte.
Faux - Le principal symptôme d’alerte est la présence de saignements génitaux, mêmes minimes, après la ménopause ou en dehors des règles avant la ménopause. Cela doit conduire à consulter rapidement un gynécologue pour réaliser des examens.
3) On connait mal les facteurs de risque.
Faux - Le vieillissement, le surpoids, l’obésité, le diabète, l'hypertension artérielle et le fait de ne jamais avoir été enceinte sont les principaux facteurs de risque. Parmi les 20 types de tumeurs les plus fréquents, le cancer de l’endomètre a le lien le plus fort avec l’obésité.
4) C’est un cancer de la femme jeune.
Vrai et faux - Dans 5 à 10 % des cas, le cancer de l’endomètre touche des femmes en âge d’avoir des enfants et l’on peut, grâce au recours à un centre expert, tenter de préserver la fertilité. Toutefois, l’âge médian au diagnostic est de 69 ans avec un pic d’incidence entre 70 et 74 ans.
5) Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus permet de détecter le cancer de l’endomètre.
Faux - L’endomètre est la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus et non pas le col. Chez les femmes réglées, cette muqueuse s’épaissit sous l’effet des hormones durant la première partie du cycle. En l’absence de fécondation, une partie de l’endomètre est évacuée en provoquant les règles. Si le cancer de l'endomètre n’est pas dépisté et soigné à temps, il peut s’étendre au muscle utérin ou aux organes voisins.
6) Le cancer de l’endomètre se soigne difficilement.
Faux - C’est un cancer dit de bon pronostic à condition d’être détecté tôt, même s'il ne faut pas minimiser les effets des traitements. On atteint 90 % de guérison à 5 ans pour les cancers diagnostiqués à un stade précoce et 80 % pour les cancers de stade 2.
7) La chirurgie est le traitement privilégié du cancer de l’endomètre.
Vrai - La chirurgie est le traitement de première ligne du cancer de l’endomètre et dans 60 à 70 % des cas, elle permet de guérir les patientes. L’intervention consiste à enlever l’utérus, les ovaires et les trompes. Les techniques mini invasives sont autant que possible privilégiées (voie coelioscopique ou robot assisté).
8) La chirurgie est le seul traitement du cancer de l’endomètre.
Faux - Grâce à la caractérisation moléculaire des tumeurs, le traitement proposé variera de la chirurgie seule à une approche multidisciplinaire comportant chirurgie, chimiothérapie ou immunothérapie.
9) La recherche sur le cancer de l'endomètre est à l’arrêt.
Faux - Des études prometteuses sur de nouvelles voies de recherche telle que l’immunothérapie se multiplient avec des résultats très encourageants qui pourraient conduire à une désescalade thérapeutique. Des thérapies ciblées qui s’attaquent à des voies métaboliques spécifiques utilisées par les cellules cancéreuses pour se multiplier de manière anarchique montrent également des résultats très encourageants.
10) Qualité de vie et vie intime sont préservées après les traitements.
Vrai et faux - Les séquelles post-traitement continuent trop souvent de peser sur le quotidien des femmes ayant souffert d'un cancer de l'endomètre, en impactant notamment leur vie intime. Mais des soins de support sont désormais proposés dans la plupart des établissements spécialisés : nutrition-diététique, activité physique adaptée, oncopsychologie, consultation fertilité/ménopause précoce, oncosexualité. Un dialogue doit s’installer avec l’équipe soignante et les associations de patientes sur ces sujets le plus tôt possible.