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Ménopause : l’hormonothérapie améliorerait la santé cardiaque

Par Stanislas Deve

Utilisées pour soulager certains symptômes de la ménopause, les traitements hormonaux peuvent avoir des effets favorables à long terme sur la santé cardiovasculaire, selon une étude.

Dzmitry Skazau / istock
Si la communauté scientifique s’inquiète des risques potentiels pour la santé, surtout après une utilisation prolongée, certaines thérapies hormonales à base d'œstrogènes seraient en réalité bénéfiques à long terme pour les femmes ménopausées, du moins sur le plan cardiaque.
D’après les chercheurs, les traitements hormonaux ont eu "une influence favorable sur tous les biomarqueurs cardiovasculaires, à l'exception des triglycérides" : bon et mauvais cholestérol, résistance à l’insuline, lipoprotéine...
"Des études comme celle-ci sont précieuses pour aider les femmes à se sentir plus confiantes dans leur décision d'utiliser le traitement hormonal de la ménopause pour gérer leurs symptômes gênants, en particulier les bouffées de chaleur."

Chez certaines femmes, la ménopause peut se manifester par des symptômes gênants, comme des bouffées de chaleur, qui ont tendance à s’installer dans la durée. A ce jour, l’hormonothérapie (plus exactement le traitement hormonal de la ménopause) s'est avérée être le traitement le plus efficace pour soulager ce type de symptômes. Elle consiste à remplacer les hormones (œstrogène et/ou progestérone) qui ne sont plus produites naturellement, par voie orale (comprimés) ou cutanée (crème ou patch).

Alors qu’une partie de la communauté scientifique s’inquiète encore des risques potentiels pour la santé, surtout après une utilisation prolongée, des chercheurs viennent de mettre en évidence ce qui semble être le contraire : certaines thérapies hormonales seraient en réalité bénéfiques à long terme pour les femmes ménopausées, du moins sur le plan cardiaque. Leurs résultats seront présentés lors du congrès annuel de la Menopause Society à Chicago du 10 au 14 septembre.

La bonne influence de l’hormonothérapie sur les biomarqueurs cardiovasculaires

Pour parvenir à ce constat, les scientifiques se sont appuyés sur les données du Women's Health Initiative, un vaste essai clinique incluant plus de 27.000 femmes recrutées entre 1993 et 1998. Ils ont spécifiquement ciblé et évalué les femmes qui prenaient des œstrogènes conjugués équins (CEE) – le traitement oral par œstrogènes le plus couramment prescrit – ou des CEE avec, en plus, de l'acétate de médroxyprogestérone (MPA), une forme synthétique de progestérone.

Résultat, il est apparu que les deux types de traitement ont eu "une influence favorable sur tous les biomarqueurs cardiovasculaires, sauf les triglycérides", peut-on lire dans un communiqué. Dans le détail, par rapport au placebo, le cholestérol HDL (parfois appelé bon cholestérol) a augmenté de 13 % et 7 % pour les participants traités aux seuls CEE et aux CEE-MPA, respectivement. La réduction du cholestérol LDL (le "mauvais") était d'environ 11 % pour les deux types de thérapie. La résistance à l'insuline, elle, a diminué de 14 % et 8 % pour les CEE et les CEE-MPA, respectivement, tandis que la lipoprotéine, "parfois appelée le tueur silencieux du cœur", a chuté de 15 % et 20 %.

Le traitement hormonal de la ménopause pour gérer les symptômes gênants

"Bien que le traitement CEE ait eu des effets un peu plus favorables, les deux thérapies ont bien fonctionné si l’on en croit leur impact sur les biomarqueurs, à l'exception des triglycérides, résume le Dr Matthew Nudy, auteur principal de l’étude. Les recherches futures devraient évaluer si d'autres formules de progestatifs pourraient moins atténuer l'effet à long terme de l'œstrogène sur le cholestérol."

"Pendant des années, les femmes et les professionnels de la santé ont évité l'hormonothérapie par peur des effets indésirables potentiels sur la santé. Des études comme celle-ci sont précieuses pour aider les femmes à se sentir plus confiantes dans leur décision d'utiliser le traitement hormonal de la ménopause pour gérer leurs symptômes gênants, en particulier les bouffées de chaleur", conclut le Dr Stephanie Faubion, directrice médicale de The Menopause Society.