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Nutrition

La consommation d'aliments mal classés au Nutri-score favorise les maladies cardiovasculaires

Infarctus, AVC... Acheter régulièrement des produits mal notés par le Nutri-Score augmente le développement de maladies cardiovasculaires.

La consommation d'aliments mal classés au Nutri-score favorise les maladies cardiovasculaires Boarding1Now / istock.




L'ESSENTIEL
  • Les personnes consommant en moyenne plus d’aliments moins bien notés sur l’échelle du Nutri-Score présentent un risque accru de maladies cardiovasculaires, notamment d’infarctus du myocarde et d’AVC.
  • "Ces résultats, combinés à l’ensemble des données disponibles concernant le Nutri-Score et l’algorithme qui le sous-tend, confirment la pertinence du Nutri-Score en tant qu’outil de santé publique pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires dans une optique de prévention des maladies chroniques", souligne Mélanie Deschasaux-Tanguy, chargée de recherche à l’Inserm.
  • Officiellement adopté en France en 2017, le Nutri-Score comporte 5 catégories pour noter les denrées alimentaires vendues par la grande distribution : de A-vert foncé (qualité nutritionnelle plus élevée) à E-orange foncé (qualité nutritionnelle moindre).

"La consommation d’aliments moins bien classés au Nutri-Score est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires". C’est la conclusion sans appel d’une nouvelle recherche française à paraitre ce 11 septembre dans le Lancet Regional Health-Europe.

Nutri-Score et maladies cardiovasculaires : 7 pays d’Europe inclus dans l'étude

Dans cette étude faite sur une large population répartie dans 7 pays d’Europe, les chercheurs se sont intéressés au lien entre la nouvelle version de l’algorithme qui sous-tend le Nutri-Score et le risque de maladies cardiovasculaires.  

Au total, 345.533 participants de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) ont été inclus dans les analyses. Au cours d’un suivi de 12 ans, 16.214 membres de la cohorte ont développé une maladie cardiovasculaire (dont 6.565 infarctus du myocarde et 6.245 accidents vasculaires cérébraux).

Après avoir recoupé toutes les données, les scientifiques ont constaté que les individus consommant en moyenne plus d’aliments moins bien notés sur l’échelle du Nutri-Score présentaient un risque accru de maladies cardiovasculaires, notamment d’infarctus du myocarde et d’AVC. Ces associations étaient toujours significatives après la prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et de caractéristiques liées au mode de vie.

Le Nutri-Score pertinent "en tant qu’outil de santé publique"

"Ces résultats, combinés à l’ensemble des données disponibles concernant le Nutri-Score et l’algorithme qui le sous-tend, confirment la pertinence du Nutri-Score en tant qu’outil de santé publique pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires dans une optique de prévention des maladies chroniques", souligne Mélanie Deschasaux-Tanguy, chargée de recherche à l’Inserm.

"Enfin, ces résultats fournissent des éléments clés pour soutenir l’adoption du Nutri-Score comme logo nutritionnel obligatoire en Europe", termine Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm.

Comment fonctionne le Nutri-Score ?

Officiellement adopté en France en 2017, le Nutri-Score comporte 5 catégories pour noter les denrées alimentaires vendues par la grande distribution : de A-vert foncé (qualité nutritionnelle plus élevée) à E-orange foncé (qualité nutritionnelle moindre). Une catégorie est attribuée à un aliment ou une boisson en fonction d’un algorithme calculé à partir de sa composition pour 100 grammes en énergie, sucres, acides gras saturés, sel, protéines, fruits, légumes et légumineuses.

Des modifications de calcul du Nutri-Score ont récemment été proposées par le comité scientifique international en charge de son suivi pour améliorer sa cohérence avec les recommandations nutritionnelles. Cette nouvelle version doit entrer en vigueur en 2024, avec un déploiement progressif sur plusieurs mois.

Aujourd’hui, l’application du Nutri-Score sur les emballages reste optionnelle et repose donc sur la seule volonté des industriels de l’agroalimentaire.

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