Cinq personnes ont été hospitalisées en réanimation à Tours le week-end du 7 et 8 septembre après avoir contracté un botulisme alimentaire à la suite de la consommation de conserves artisanales de pesto à l’ail des ours. Mais, la liste des aliments pouvant être contaminés par les toxines de la bactérie Clostridium botulinum peut être assez longue.
Les aliments les souvent impliqués dans le botulisme
Les bactéries Clostridium botulinum se développent et produisent leurs toxines lorsqu’elles se trouvent dans des environnements ayant une très faible teneur en oxygène. C’est pourquoi les conserves et les produits sous vide sont les principales sources de contaminations.
Les autorités sanitaires mettent particulièrement en garde contre :
- les conserves familiales mal stérilisées ;
- les conserves de végétaux : asperges, haricots verts, carottes, poivrons, olives à la grecque, potiron, tapenade... ;
- les conserves de viande : terrine, pâté ;
- les saucisses et les salaisons sèches : en particulier les jambons fait maison ou encore les poissons séchés ou fumés… ;
- les plats cuisinés : les toxines peuvent si développer si les processus de conservation ne sont pas suffisants ou mal faits.
"Les aliments mis en cause diffèrent selon les pays et reflètent les habitudes de consommation et les procédures de conservation locales", précise l’OMS.
De plus, si la boîte de conserve ou le bocal a un couvercle gonflé, s’il n’y a pas de bruit à l’ouverture ou encore si l’aliment présente une couleur ou une odeur anormale, la précaution est de mise. Il vaut mieux jeter le plat. Par ailleurs, une simple ébullition ne suffit pas à éliminer les spores de la bactérie ou les toxines botuliques, car ils ont une forte résistance à la chaleur.
Botulisme : pas de miel pour les enfants de moins d’un an
Il faut également se méfier du miel, surtout si on a des enfants en bas âge. Les spores de la bactérie Clostridium botulinum sont présentes partout dans l’environnement dans les sols, la poussière, l’eau. Les abeilles peuvent ainsi les avoir sur elles et contaminer le miel qu’elles produisent.
Le miel contenant les spores peut alors provoquer le botulisme infantile. Affectant le système nerveux, la maladie se développe principalement chez les enfants de moins d’un an.
Les bébés sont particulièrement sensibles à cette infection, car leur système immunitaire n’est pas encore assez armé pour contrer les attaques d’agents pathogènes. Les spores de C. botulinum présentes dans le miel peuvent ainsi se développer dans l’intestin, et y produire une toxine responsable de la maladie. C’est pourquoi l'ensemble des autorités sanitaires déconseillent "absolument" de donner du miel aux enfants de moins d’un an.
"Après un an, les défenses de l’enfant sont plus efficaces et lui permettent, par lui-même, d’éliminer les spores", ajoute l’ANSES sur son site.
Toutefois, le botulisme reste une maladie rare. En France, on compte une dizaine de foyers par an, impliquant le plus souvent un à trois malades.