Un nouveau modèle d'intelligence artificielle baptisé "AsymMirai" permet de prédire correctement le risque de cancer du sein sur 5 ans à partir de mammographies.
Pour parvenir à ce résultat, les concepteurs du modèle ont perfectionné une intelligence artificielle nommée Mirai lors de sa mise au point en 2021.
"Mirai est un algorithme de pointe basé sur l'apprentissage pour prédire le risque de cancer du sein à court terme qui surpasse les modèles de risque clinique standard", expliquent d’abord les chercheurs dans leur compte-rendu publié dans la revue Radiology. "Cependant, Mirai est une véritable boîte noire, ce qui risque d'entraîner une confiance excessive dans l'algorithme et des diagnostics erronés", estiment-ils.
Dépistage du cancer du sein : "AsymMirai est beaucoup plus simple"
Leur objectif était donc "de créer un modèle simplifié et intelligible appelé AsymMirai, et de déterminer s’il pouvait approcher la performance de Mirai dans la prédiction du risque de cancer du sein à 1-5 ans".
Dans cet optique, leurs travaux ont porté sur des mammographies obtenues auprès des patientes de l'EMory BrEast imaging Dataset (EMBED) et recueillies de janvier 2013 à décembre 2020.
Résultats : en plus d’être aussi efficace que Mirai, "AsymMirai est beaucoup plus simple et beaucoup plus facile à comprendre" indique Jon Donnelly sur le site thema-radiologie.fr.
"Nous avons en effet découvert que Mirai utilise des comparaisons entre les côtés gauche et droit des tissus mamaires, ce qui nous a permis de concevoir un réseau beaucoup plus simple qui effectue également des comparaisons entre les côtés", précise-t-il. "Notre intelligence artificielle pourrait, dans un avenir pas si lointain, affecter la fréquence à laquelle les femmes subissent des mammographies" juge-t-il.
Dépistage du cancer du sein : un sujet qui fait débat
Déjà en 2021, les concepteurs de Mirai énonçaient des analyses similaires. "Malgré l'adoption généralisée du dépistage du cancer du sein, cette pratique est sujette à controverse. Les partisans de stratégies de dépistage plus agressives visent à maximiser les avantages d'une détection précoce, tandis que les partisans d'un dépistage moins fréquent visent à réduire les évaluations faussement positives, l'anxiété et les coûts inutiles pour les patientes qui ne développeront jamais de cancer du sein au cours de leur vie", rappelaient-ils dans leur rapport.
"Nous pensons que les deux objectifs de détection précoce et de réduction du surtraitement peuvent être atteints en s'appuyant sur des modèles de risque plus précis. Grâce à Mirai, nous pouvons proposer un dépistage plus ciblé aux femmes qui développeront un cancer. Cela permettrait une détection plus précoce de la maladie tout en réduisant le dépistage inutile et le surtraitement pour les autres", concluaient-ils.
Les deux intelligences artificielles citées dans cet article ne sont pas encore mises sur le marché.
Chaque année, plus de 50.000 femmes développent un cancer du sein en France et 12.000 en décèdent.